vendredi 29 octobre 2010

La Romance rouge 2009, un Côtes-du-Rhône à tomber!



Dans la famille "Vins de la Vallée du Rhône", je pioche dans celle des "Côtes du Rhône-Villages". Il y a un peu plus de monde que chez les Bettencourt, dans les Côtes-du-Rhône-Villages : un sacré paquet de vignerons sur plus de 10.000 hectares en production, rendez-vpus compte mes amis, 2 fois et demi la superficie du vignoble de Chablis, sur 90 communes réparties dans le Gard, en Ardèche, dans le Vaucluse et dans la Drôme.

Dans la famille "Côtes du Rhône-Villages", je pioche "famille Chinieu", moins riche que les Bettencourt, mais beaucoup plus jeune, plus calme aussi et surtout, en pleine forme (voir photo).

J'ai eu à plusieurs reprises, depuis le début des années 2000 de dire et de faire dire par la bouche de Jean-Pierre Coffe, tout le bien que je pense de Gilles Chinieu  et de son action bénéfique et innovante à la Cave Coopérative de Chusclan. Depuis peu, la cave s'est associée avec celle de Laudun, Gilles est toujours au conseil d'administration de LaudunChusclanVignerons, il y apporte du raisin chaque année, et c'est pas prêt de s'arrêter.

Dans la famille Bettencourt, on aime faire des procès. Chez les Chinieu, on aime faire le vin. Après les vendanges 2008, Gilles et Claire, n'y tenaient plus. L'envie était trop forte de bricoler deux trois cuvées maison, juste pour s'amuser.

Chez les Bettencourt, on joue dans des bacs à sable bien propres, à Neuilly sur Seine. Dans la famille Chinieu, on joue sur argilo-calcaire, à Bagnols sur Cèze. Gilles et Claire ont assemblé plusieurs bout de vignes pour jouer. Petits, les bouts de vignes : en 2009, pour leur premier millésime, ils en ont sorti 4500 bouteilles sur deux cuvées, moins que le fruit de la Romanée-Conti! C'est même plus du vin de garage, à ce compte-là, c'est du vin de dé à coudre.

Dans la famille Bettencourt, on aime les coffres bien pleins. Chez les Chinieu, on aime les bouteilles vides. Entre amis,autour de la table, dans la dignité et le respect, du temps pour finir une bonne bouteille il en faut encore moins que pour rendre un "photographe" heureux.

La fin de l'histoire, ou plutôt, la fin du début, c'est une romance. Mais, non, vous avez vraiment l'esprit mal placé, d'ailleurs ce n'est pas la première fois que je vous le dis, pas une romance entre un photographe et une vieille dame qui le veut bien!

Non, je veux parler de La Romance, le nom que Gilles et Claire ont choisi de donner à leurs vins. Je me magne de donner dans le concret car c'est pas tout ça mais j'ai encore 150 bouteilles à déguster ce matin.

8 euros. C'est ce qu'il vous faudra débourser pour faire main basse sur une bouteille du vin du domaine en 2009, en rouge. Du fruité explosif mais sans haine ni violence, du charnu, c'est rond, c'est gras, ça donne un peu dans l'oriental, l'épicé, un vrai Côtes-du-Rhône-Villages comme j'aime en débusquer de temps en temps.

Parce que vous le valez bien.

La Romance, 30200 Bagnols sur Cèze, Tél. 06 82 22 45 44, contact@domainelaromance.com.

mercredi 27 octobre 2010

Entrez dans l'univers des Slime Mold

Les formes de vie un peu étranges m'intéressent beaucoup depuis toujours, je discute souvent avec des scientifiques sur le sujet. Et j'ai trouvé ceci. Incrédule, j'ai pensé tout d'abord à une farce, surtout lorsque j'ai vu la trombine du Dr Bruce Tiffney, sorte de Cousin d'Alain Chabat, à l'époque des Nuls, sur Canal +...

La suite est très sérieuse et étonnante...



Il  y a encore ceci, rien que pour le plaisir




Et enfin ceci, du Dr John Bonner

mardi 26 octobre 2010

ACTION CONTRE LA SOIF



C'était hier soir, avec mon comparse Patrick Ferran, après une journée encore bien remplie riche d'un aller-retour dans la vallée du Rhône.

Château Sociando-Mallet 2003, on lui a fait sa fête, ou plutôt c'est elle qui nous a fait notre fête.

Il faut passer par des vins comme ça, dans une vie.

Pour en savoir plus sur ce mythe bordelais parfaitement justifié, je vous fais tomber les adresses de deux ouvrages indispensables.

Saisons du Médoc, une année à Sociando-Mallet, paru chez Confluences. Photos de Jean-Luc Chapin, faces de Jean-Paul Kauffmann et Jean Lacouture.

Mémoires d'un vignoble, paru à La part des anges, photos de Jean-Luc Chapin, textes de Catherine Rey.

L'un des plus beaux films de ma vie, LO SGUARDO DI MICHELANGELO

C'est un film d'Antonioni, il dure 15 minutes, il n'y a pas un mot.

Antonioni, déjà très âgé, mais qui marchait encore à l'époque, y entre dans l'église Saint-Pierre aux Liens (San Petro in Vincoli), à Rome.

J'ai appris l'existence de ce chef d'oeuvre par Jean-Claude Carrière, qui m'a fait saliver et que je ne remercierai jamais assez, aussi pour cela.

Une idée fixe. J'ai aussitôt cherché à le voir absolument, ce Regard de Michelange, par les "voies" classiques, en vain. A ma connaissance, jamais vu à la TV, jamais distribué non plus en DVD. Pour voir ce document culturel extraordinaire, fort heureusement, et c'est là tout le paradoxe, il faut mettre le cap sur youtube.

Sans un mot, le film résume tout ce que le cinéma peut être. Un choc.

Ne cliquez pas tout de suite sur ces deux liens, gardez vous un peu de temps, au calme, tout(e- seul(e), plus tard, dans la journée, pour faire cette expérience.

Partie 1/2



Partie 2/2

Devenez critique en vins sans y connaître rien avec le PIPOTRON



SAVOUREUSE initiative de l'excellent site Château Loisel qui devrait faire grincer quelques dents...Vive le PIPOTRON, un générateur automatique et aléatoire de notes de dégustations de vins. Vous en rêviez, voilà qui devrait vous permettre enfin de briller en société.

Au-delà, ce jubilatoire Pipotron pourrait s'avérer diablement utile à certains.

Vous le savez, le vin est devenu en quelques années un objet de spéculation inouïe qui a, exactement comme en matière de notations financières et boursières, ses "analystes".

REW : A la Bourse, dans un nombre considérable de cas, pas le temps de s'attarder sur une vraie analyse de valeur d'une entreprise, de son savoir-faire, de ses marchés et de ses aspects humains. Big money is fast money. A la bourse, la décision d'achat ou de vente de titres s'appuie sur d'autres éléments de notations compulsés automatiquement par des process informatiques, lorsque ces mêmes ordinateurs ne réalisent pas eux-mêmes la transaction purement et simplement...(plus de 80% des ordres boursiers mondiaux sont, chaque jour, m'a-t-on confirmé, totalement automatisés, directement décidés par les logiciels).


Souvenez-vous de l'ordinateur HAL 9000, dans le chef d'oeuvre de Stanley Kubrick, 2001 Odyssée de l'espace (1968).

Eh bien on en est presque là. Parce que big business is almost fast business. Le vin, comme objet de spéculation effrénée depuis la fin des années 90, a ses petits soldats-analystes, il faut les voir à l'oeuvre, lors de chaque campagne des Primeurs, à Bordeaux, "déguster" des crus au kilomètre, sans aucune compétence pour cet exercice si redoutable, en lui-même si aléatoire même pour les pros les plus aguerris...

La mascarade a le goût du suin. La spéculation est bien devenu le mouton noir de notre profession, pour nous aussi, journalistes du vin. Une fois de plus, je ne vais pas me faire que des amis, mais c'est ainsi. Nous journalistes, pour qui travaillons-nous?  Notre petit monde tourne en rond. Nous sommes cernés par les vautours qui attendent nos notes pour fondre sur leurs proies.


Il y a plus de 7000 ans, en Iran, sur le site d'Haji Firuz Tepe, des hommes se sont mis à bricoler amoureusement le vin de leur vigne. L'humanité venait de faire un bond de géant.