vendredi 30 avril 2010

Les indispensables de Thomas : La Transviticole alsacienne

Vous aimez vraiment la musique? Vous n'imagineriez pas en rester à l'écoute de vos disques, chez vous, claustré derrière votre porte blindée. Rien de plus vivant qu'un concert, je suis d'accord avec vous.

Pour le vin, c'est exactement la même chose. Les crus que l'on aime, il faut aller les "écouter" sur place, il faut les voir interprétés par leurs vignerons, sur leurs terres. Le voyage gourmand n'est pas un simple voyage, c'est une expérience. Une expérience. Quelque chose que l'on vit. Nom de bleu, si la Nature vous a offert le don de pouvoir lever le coude avec grâce, il faut prendre ses jambes à son cou et filer dans les vignes!

En Alsace, même un aveugle verrait le lien qui relie si parfaitement le vin et ses paysages. Pas besoin d'avoir fait Saint Cyr, tout le monde peut y arriver.

L'Alsace, c'est même un excellent test pour savoir si vous avez en face de vous quelqu'un qui touche sa bille en matière de vin. Pourquoi? Eh bien je vais vous le dire : l'Alsace, (je ne vous ressors pas le refrain sur les maisonnettes colorées dans les villages de poupées, je parle de l'Esprit alsacien), c'est un passage obligé dans la vie de l'honnête homme. Que les choses soient bien claires : après un beau week-end prolongé entre haut et bas Rhin, quand vous avez en bouche un grand riesling du Brand, c'est tout le paysage que vous revoyez et ça vous étreint forcément. Quand vous vous baladez dans les pentes du Geisberg, vous n'avez plus qu'une envie : boire ce paysage-là. Avec le vin, c'est possible. Le vin, ça nous relie par le haut et par le bas à quelque chose. J'ai essayé avec le Fanta, pas moyen.

FWD : samedi, 20 h, vous voilà enfin revenu du Vieux Campeur harassé, vous avez réalisé l'impossible : essayer 32 paires de godillots de marche pendant 3h46 minutes avant de trouver chaussure à votre pied! Fier comme Artaban, sac vert flashy du "Vieux" en main, vous avez quitté le quartier Latin, à Paris, avec une énergie de tous les diables, presque une envie d'envahir la Pologne avec vos souliers aux pieds.

Vous les verriez, mes souliers (voir un post daté du 23 juin 2009) , justement, ils n'ont plus rien envie d'envahir du tout, ils en ont vu du paysage de coteau vineux, par tous temps, sous toutes latitudes possibles, ou presque!

Ils n'étaient pas encore venus au monde, mes souliers, que je connaissais déjà ces trois lascars-là, Marc Heimermann, Jean-Louis Keller et Philippe Lutz. Avec des noms pareils, vous vous doutez bien qu'ils ne jouent pas au foot à Marseille. Un jour, je les ai même rattrapés pendant l'une de leurs dantesques aventures pédestres, c'était du côté d'Ammerschwihr, si je me souviens bien. On a refait le monde ensemble, on a causé gewürztraminer, du klevener d'Heiligenstein et j'ai aimé leur faim de pentes.

Comme je suis pistonné, on m'a m'a fait passer l'ouvrage qu'ils viennent d'écrire en trio. Mais puisque je vous ai à la bonne, vous le savez bien, je vous glisse au creux de l'oreille la photo de couv' du bouquin, paru aux éditions Rugé.

17 euros ne vous ruineront pas. Surtout pour 13 étapes et 230 km de baroudes finement détaillées dans les plus beaux arpents entre Marlenheim, au nord, et Thann, à l'extrême sud de la Route des vins d'Alsace.

En comptant bien, ça nous fait du 7 centimes d'euro au kilomètre. Qui a dit que l'oenotourisme c'était réservé à une élite?