mercredi 3 février 2010

Jamais paru : 3 petits essais rigolos

François Simon, mon grand maître, une fois de plus m'a inspiré en ressortant du placard et en mettant en ligne des papiers jamais parus dans Le Figaro. Parce que "c'est trop bête de les laisser (roupiller) dans l'ordinateur", les voici.

Ça date de l'époque où j'officiai à ELLE. J'avais proposé à ma rédactrice en chef de faire une expérience à l'envers assez sympa : je déboulais chez des chefs costauds avec deux bouteilles sous le bras (c'est le cas de le dire, étant donné que c'est chez Michel Bras que j'ai fait ma seconde descente), sans crier gare. Et je leur dit tout de go : "Goûtez-moi ça, et si ça vous inspire, tant mieux!".

Elle (ma rédac' chef, pas le magazine) a dit "ok" et je me suis mis en route comme d'habitude. De retour, j'avais des trucs de fou qu'Olivier Roellinger, Guy Martin et Michel Bras m'avaient bricolé. Chute de l'histoire (anticipée) : ma rédac chef' n'a fait bisquer pendant des mois pour au final ne pas me faire passer le papier, sans rembourser mes frais. Passons.

REW : A Olivier Roellinger, j'avais apporté un rouge du Minervois assez génial, un O.V.N.I. comme j'aime à le dire (objet vineux non identifié) signé par le formidable domaine Khalkhal-Pamiès. Il a tout de suite tilté, Olivier, même pas besoin de dégainer la seconde boutanche que j'avais dans ma malette de tueur en aluminium. Voilà ce qu'il m'a pondu (oui, c'est du rouget et une sorte de boulghour de Sarrasin à côté dans la cuiller). Un truc de malade engendré par un type en pleine possession de ses moyens! C'est bête vous n'étiez pas là.




 

Avec Guy Martin, excité comme une puce par ce jeu, c'est un Corbières du Château Pech-Latt qui l'a rendu dingue. Une demi-heure plus tard, l'assiette était devant mes yeux, notre home rigolait à côté de moi en me demandant pourquoi diable personne n'avait pensé avant à le faire bosser dans la spontanéité comme ça. Un peu rougissant, j'ai englouti cette merveille de l'esprit et des sens dans le grand silence de la salle du Grand Véfour. Oh, quel dommage, vous auriez dû venir.

 

 C'est en tandem avec Michel Bras que le grand vertige s'est produit. Et pourtant, les dieux savent combien nous avions picolé comme des ruskovs la veille (on avait dîné à 8 copains, il y avait là Christine Vernay et son mari Paul, Claire Brosse et Marie, ma compagne et moi ainsi qu'un couple dont j'ai oublié le nom)...la ferveur fut telle qu'une douzaine de quilles y passèrent...des grands moments je vous dis, en terminant sur un Echezeaux d'Henri Jayer 1990 si je me souviens bien, Une Romanée Saint-Vivant de la Romanée-Conti 1988. C'est vraiment trop idiot, pourquoi vous n'êtes pas venu nous rejoindre ce soir-là? 

Bon allez, je ne vous en veux pas, après tout vous avez choisi de ne pas être critique en vins & gastronomie, c'est bien votre droit. Je vous comprends.

Ou plutôt je ne vous comprends pas. Bon, je l'avoue, c'est vrai, le lendemain matin, à 8 heures, j'étais encore dans un sacré état, j'avais un peu la tronche de Sean Penn dans She's so Lovely...Mais jze vous l'avouerais aussi, àprès cet incroyable oignon et ce Condrieu dément du domaine Georges Vernay, on devient comme inoxydable, plus rien ne peut venir vous déranger. Ni jamais.