jeudi 23 décembre 2010

Je vous envoie une bouteille à la mer du bout du monde...




En reportage en Nouvelle-Zelande, je viens de survoler des paysages vierges d'une beauté folle.
De mon petit avion, au dessus de Wanaka (sud de l'île du sud, province de l'Otago), j'ai capturé ça.

C'est mon petit Merry Christmas à moi.

Copyright Photo Thomas Bravo-Maza 2010 tous droits réservés sur tous supports pour tous pays

mardi 7 décembre 2010

Je vous chuchote une adresse en or à Strasbourg...




Signe distinctif ? winstub XXXL.

Pourquoi XXXL ? Parce que la générosité de Christophe Andt, c'est en taille XXXL. Sa connaissance des vins aussi. Mais sans se la jouer.

L'adresse ? 21 quai Saint-Nicolas, à Stras. Tél. 03 88 35 60 68.

Quand ? Moi, j'y suis allé deux soirs de suite la semaine dernière, la première fois en anonyme, tout seul, sans réservation (depuis la petite table du fond, je me suis envoyé les harengs puis THE choucroute maison, j'ai dit en entier. Et me suis hydraté en asséchant très proprement une boutanche de Grand cru Altenberg de Bergbieten 2001 en riesling de Frédéric Mochel. Au passage, une bouteille d'une musicalité très cristalline,  un peu du genre "dance of the sugar plum fairy" de Tchaikovsky, si vous voyez ce que je veux dire. Non, vous ne voyez pas du tout ce que je veux dire car je ne vous ai pas dit son prix, 32 euros. Là, pour le prix, c'est plus du xxxl, c'est du taille Prince. Ein traum.

Quand ? Le lendemain de la choucroute, mais côté anonyme, là je l'ai eu dans l'os car j'étais accompagné d'une vigneronne que j'adore, Mélanie Pfister, de Dahlenheim. Ah, vous ne faites pas la différence entre un bon vin et un vin de Georges Duboeuf? Là, je ne peux rien pour vous, merci d'avoir joué avec nous. Pour les autres, et je sais que vous êtes de ceux-là, foncez fissa chez cette haute-couturière alsacienne. Bon, je reprends, à table ! Des harengs, pour (re)commencer, puis des galettes de viande, et enfin un sorbet au coing. Avec ça, un coup de sylvaner pour commencer à se mettre en joie, et puis une unité de Clos Rougeard rouge 2002 vendue 34 euros.

Quand ? Allez-y le week-end prochain (marché de Noël à Stras). La vie, c'est ça.

Cette winstub a tout simplement l'une des plus belles cartes de vins de la ville, et à des prix à tomber.

Je vais finir par me faire tatouer une cigogne sur la langue si ça continue...

samedi 4 décembre 2010

Pour les fêtes régalez-vous de saumon truffé d'Ethoxyquine...



Une enquête passionnante signée Luc Mariot et Véronique Amstutz, de l'émission suisse A bon entendeur pour laquelle je travaille aussi.

La vidéo de l'émission est gratuitement disponible en cliquant ici.

vendredi 3 décembre 2010

Au secours, mes amis se sont mis à la flotte !




C'est un exclusif de miss GlouGlou en ligne sur dailymotion, et je n'en reviens toujours pas, deux de mes amis (F-X Demaison et le Pr David Khayat), devant une bouteille de Perrier et des verres en plastique ! Pour aggraver leur cas, la scène se passe pendant la vente des Hospices de Beaune, il y a quelques jours à peine. Et François-Xavier qui nargue la caméra de Miss GlouGlou !

Surréaliste ! Comme un Jérôme Kerviel qui serait bénévole aux Restos du Coeur, comme un Brice Hortefeux se régalant d'une bonne potée auvergnate, surréaliste comme un ultralibéral irlandais privé de Noël.

dimanche 28 novembre 2010

OUVRAGE VINEUX INDISPENSABLE


Je serai cette semaine à Strasbourg pour le mixage de mon film sur la Romanée-Conti, je tâcherai d'aller voir un ou deux vignerons que j'affectionne dans les environs.

Sortez couverts en Alsace : pas de séjour dans le vignoble sans le sésame, un ouvrage formidable signé du grand Serge Dubs, ultra précis, passionnant. Bref un indispensable pour tout amoureux du vin en général et des 51 grands crus alsaciens en particulier.

samedi 27 novembre 2010

La crémaillère, énorme !


La Cremaillère
envoyé par MicrofilmDansTaChambre. - Futurs lauréats du Sundance.

Se loger dans Paris ? Un sport de combat. Je ne vous fais pas de dessin : dans l'ancien, cette année, + 13,8%.

Ne pleurons pas, il nous reste La géniale Crémaillère de Magne&Viard, +100% de jubilation en 7 minutes et 27 secondes. Pour le coup, les spéculateurs sont dans les choux.

vendredi 26 novembre 2010

Une conférence à ne pas rater le 11 décembre au clos de Vougeot


A tous les vignerons de Bourgogne et d'ailleurs, à tous les amoureux du vin de Bourgogne, aux passionnés d'Histoire, de géographie, de goût et de mots...


Samedi 11 décembre 2010 aura lieu une conférence intitulée « Le vignoble bourguignon, ses climats et ses lieux-dits», à 17 heures au Château du Clos de Vougeot.

Cette conférence présentée par Sylvain PITIOT, régisseur du Clos de Tart (l'un des hommes du vin les plus passionnants d'aujourd'hui), co-auteur de nombreux ouvrages sur les vins de Bourgogne, et Marie-Hélène LANDRIEU-LUSSIGNY, auteur de l’ouvrage « Les lieux-dits dans le vignoble bourguignon » (éd. Jeanne Laffitte), sera l’occasion de découvrir ce que les noms des climats et lieux-dits du vignoble nous apprennent de l'histoire des hommes qui ont façonné la Bourgogne, au point qu’elle est aujourd’hui regardée comme un modèle de la viticulture de terroir.

La conférence sera suivie d’une dégustation au Château, en partenariat avec l’Ecole des Vins de Bourgogne et le Bureau interprofessionnel des Vins de Bourgogne.

Cet évènement programmé dans le cadre du cycle de conférences autour de la candidature pour l’inscription des Climats du vignoble de Bourgogne au Patrimoine mondial de l’Unesco est organisé par l’Association éponyme dont je suis membre du comité de soutien (voir mon post récent ici) et par la Chaire UNESCO « Culture et Traditions du Vin » de l’Université de Bourgogne.

Entrée libre et gratuite

mercredi 24 novembre 2010

AHR que c'est Bonn! les spätburgunder de la Weingut Meyer-Näkel

Vertige de l'amour dans le grand cru Walporzheimer Kräuterberg

Au sud de Bonn, ville allemande que j'affectionne pour des raisons qui m'échappent totalement, se trouve la plus petite des treize régions viticoles allemandes, la vallée de l'Ahr. Petite? Oui, peuchère, 550 hectares, 6 fois plus petit que l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle. Vous voyez bien que c'est pas lourd, Ahr.

Non, je ne vais pas encore vous parler du riesling...le cépage du XXIe siècle, ça, vous commencez à le savoir, mes gaillards. Et puis, du riesling, je vous en parlerai dès la semaine prochaine! (et puis celle d'après).

Non, je veux absolument vous glisser deux mots sur quelque chose que vous devez goûter au moins une fois dans votre vie, le pinot noir (spätburgunder) allemand d'un grand vigneron de l'Ahr.

Peu connue, très peu même, l'Ahr est la région viticole la plus au nord du pays, avec le Rhin moyen et la Saxe.

Elle produit des pinots noirs très fins. A conditions bien sûr que le vigneron s'en donne la peine et aille chercher la richesse minérale parfois inouïe de ces coteaux vertigineux (voir photo, credit weingut Meyer-Näkel)

Et le vigneron en question c'est le domaine (Weingut) Meyer-Näkel, installé dans le village de Dernau.

Dernau

Il faut goûter ses vins, spécialement ses pinots noirs. Malheureusement, à ma connaissance, je n'en ai jamais vu aucune bouteille chez un caviste de notre belle présipauté. Il vous faudra faire quelques efforts pour mettre la main sur une bouteille.

Le plus simple serait de passer un week-end en Allemagne (les chambres de Bonn sont ravissantes). Un ami qui vous veut du bien (ou qui vous doit beaucoup d'argent) peut aussi vous en ramener s'il est dans les environs.

Si ce n'est pas le cas, inventez les arguments les plus invraisemblables, faites-lui croire n'importe quoi car souvenez-vous : l'objectif quasi militaire à atteindre, ce sont ces bouteilles estampillées Meyer-Näkel, rien d'autre n'aura d'importance dans les semaines qui vont s'écouler, en particulier (je vous mâche encore le boulot) la cuvée S mais surtout le Walporzheimer Kräuterberg, le Dernauer Pfarrwingert, le Neuenahrer Sonnenberg...

Une douceur, une complexité, un jus de roche mais un gras qui rappelle les vins de Vosne...à des prix ultra attractifs, vous savez bien que je pense à votre porte-monnaie.



dimanche 21 novembre 2010

L'habit ne fait pas l'émoi

La devanture ne paie pas de mine et pourtant...

Hier, après la piscine, j'emmène mon fils déjeuner coréen dans l'une de mes planques préférées, chez Han Lim, rue Blainville, promis-juré je vous en causerai un jour prochain.

Ce n'est pas des vertus du kimchi dont je veux vous entretenir. Car en redescendant la pente de la Montagne Sainte-Geneviève (Sainte-Ginette pour les intimes) se niche une merveille.

"Par ici mon canard!" Non, vous n'êtes pas rue Godot de Mauroy dans les années 60, ce n'est pas Madame Mado qui vous harangue généreusement comme ça; non, c'est moi qui vous cause, et pour la bonne cause, vous le savez bien. Encore que.

La "merveille" ne paie pas de mine comme vous pouvez vous en rendre compte sur la photo sus placée. On peut passer devant chez Christophe pendant des années sans se douter que cet établissement mouchoir de poche curieusement jamais cité dans le Michelin, c'est un peu la Mecque du canard. A cette seule différence, l'établissement est tourné vers Challans.



Challans? ChaLLans? Avec deux ailes, comme canard. Une variété de canard? For sure, mais une provenance aussi, en Vendée, dans une zone finalement assez petite, dans les marais attenant à Challans. On y a fait grandir depuis trois cent ans des canards gras sublimes (fruits du croisement du colvert et du rouennais), pas agités du bocage pour un sou. Les mâles portent beau, leur plastron blanc sont chics comme ceux du personnel de salle de la Tour d'Argent qui a rendu le palmipède célèbre par ses fameux canards au sang.

Challans, à l'orange, hum, hum, pourquoi pas, à La Tour d'Argent, peut être bien un jour, on verra. Challans au pamplemousse, dans le canton de Vaud en suisse, chez les Ravet, à Vufflens-le-Château? Un plat à tomber par terre, m'a-t-on chuchoté.

CCC. Sans oublier le Canard de Challans de chez Christophe. Rien que du fondant en bouche, du sensuel, presque un plat à manger à l'horizontale, oui je l'ose. Peut-être le meilleur canard de la capitale. Rien que ça.

Plus prosaïquement, le clou (24 euros le plat) de cette table toute simple et si sincère (belle sélection de vins en prime, bien conservée et correctement servie).

Ne comptez quand même pas sur moi pour vous en dire plus, j'ai déjà fait tout le boulot pour vous.

A vous d'aller vérifier tout ça sur place maintenant.

Restaurant Christophe
8 rue Descartes
75005 Paris
Tél. 01 43 26 72 49

vendredi 19 novembre 2010

Dans la série "la main au panier", L'ANANAS






Les ananas sont dans les étals. Aussi sec, j'en remets une tranche. J'ai mené l'enquête, alors, accrochez vos ceintures.

Aucun fruit n’a connu un succès comparable depuis dix ans. Le prix de cette insolente réussite économique ? Il se paie cash : pesticides à gogo, conditions de travail médiocres, goût souvent décevant… Croquer à pleines dents dans un ananas mûr, acidulé et juteux a le goût de l’exceptionnel, à tous les sens du terme. Révélations.


« Parfum des parfums »

C’est la signification du nom que les amérindiens Tupi-Guarani donnaient au nana-nana. Rien n’est plus juste car la saveur d’un ananas bien mûr, juteux et acidulé a ce don de nous envoûter immédiatement. Tout un symbole d’exotisme, en somme. On ne s’étonnera pas, dès lors, que la consommation d’ananas comosus (le nom scientifique du fruit) se fasse traditionnellement pendant les frimas de hiver. Depuis une dizaine d’années, la donne a pourtant bien changé. Ce fruit, qui avait conquis les premiers explorateurs de la Caraïbe et des Amériques au XVIe siècle, a fait, à la fin des années quatre-vingt-dix, la conquête des étals de la grande distribution. Denis Loeillet, chercheur au CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) et animateur de la revue professionnelle FruitTrop, donne les chiffres de la démesure : « De 1996 à 2007, les quantités importées en Europe ont bondi de 280.000 à 830.000 tonnes ». Soit +300%, qui dit Mieux ? Personne, hormis le marché américain sur la même période : +500% ! Une chose est sûre : les nouveaux consommateurs d’ananas ne se sont pas réveillés un beau jour en s’écriant : « je veux de l’ananas ! ». L’offre a mis les bouchées doubles pour s’attirer les faveurs des consommateurs et ainsi écouler les quelque 17 millions de tonnes produites au niveau mondial chaque année. Pour s’imposer sur ce marché très fortement concentré et dominé par les géants américains Dole et Del Monte, extrêmement actifs dans le business des fruits d’origine tropicale, les groupes fruitiers se sont livrés une guerre sans merci à coup de baisses de coûts d’exploitation et d’expérimentations de nouvelles variétés. En 1999, Bingo ! : la multinationale Del Monte vient d’achever la mise au point, en secret, de sa nouvelle arme de guerre. Une variété d’Ananas qui va changer la face du monde.

Nom de code MD2

L'ananas, l'agronome Claude Teisson en connaît une tranche. Il l'a étudié toute sa vie. « Jusqu'en 1999, précise le spécialiste, il n'existait que la variété Cayenne lisse – en anglais Sweet Cayenne ou Smooth Cayenne -, ainsi nommée car ce plant originaire de Guyane n'a pas d'épines sur le bord des feuilles. ». Mais en 1999, Del Monte lance la variété MD2, connue, sur les étiquettes des fruits, par les terminologies commerciales « sweet » ou « extrasweet ». La guerre du doux aura bien lieu : le marché de l'ananas frais va basculer quasi instantanément de l'Afrique en Amérique centrale. Et c’est, un tout petit pays d’Amerique Centrale, le Costa Rica, devenu par la suite leader sur le marché, qui a été choisi par Del Monte, pour produire ce MD2 qui deviendra très rapidement la variété la plus consommée dans le monde. Qu’importe si cette variété est très gourmande en fongicides chimiques car nettement plus fragile au champignon phytophtora ? Soyons clairs : cette variété n’est pas un OGM (organisme génétiquement modifié) mais un simple hybride naturel réalisé il y a une cinquantaine d’années. Rassurons-nous ? Pas vraiment. Sous des atours assez sexy – un bon gros fruit bien doré, à la plastique quasi parfaite – le MD2 se montre sucré, certes, mais court en bouche et très peu acide. Ses parfums ? Ils disparaissent comme neige au soleil. Bref, « c’est le McDonald de l’ananas » comme le qualifie Denis Loeillet. Alors pourquoi commercialiser cet ananas sans vice ni vertu ? Comment expliquer son énorme succès depuis sa mise sur le marché mondial ? Pour comprendre, inutile de chercher bien loin : penchons-nous sur la règle du jeu qui concerne les fruits et les légumes en grande distribution. On y exige avant tout des produits qui gardent en rayon une apparence immaculée aussi longtemps que possible : « actuellement, précise Claude Teisson, les distributeurs exigent une durée de fraîcheur de 30 jours après récolte contre 12 jours il y a 15 ans ». Seule solution : expédier des ananas immatures par bateau. Seul hic : l’ananas de la variété traditionnelle « Cayenne lisse » est excellent en soi mais reste désagréablement acide en bouche s’il n’est pas mûr. D’où le succès du MD2 : d’acidité moindre, lorsqu’il est immature, il paraît nettement moins acide en bouche que le « Cayenne lisse ». C’est tout bête mais il fallait y penser !
Objectif : booster le mûrissement
Autre avantage de la variété MD2 : elle nécessite moins d’emploi d’accélérateur de mûrissement ou autre produit de déverdissage. Pour les producteurs, le cœur du problème est là : les consommateurs considèrent à tort qu’un ananas vert n’est forcément pas mûr. Comment faire en sorte que les ananas ne paraissent pas trop verts aux yeux des consommateurs ? Les producteurs recourent à l’emploi d’Ethrel (produit par le groupe chimique Bayer). Le principe actif est celui d’une molécule, l’ethephon, un dérivé synthétique de l’éthylène qui sert d’accélérateur de mûrissement. Rappelons en outre que l’etephon est massivement utilisé pour faire mûrir plus vite les tomates et les pommes…
Dans les faits, la coloration des ananas est artificiellement accélérée par une application d'ethephon quelques jours avant la récolte (à raison de 1,4 kg de produit par hectare) car tous les ananas doivent partir par bateau au même moment et au cours du fruit le plus favorable. « Dans la chaîne de production, ajoute claude Teisson, le maillon du transport est celui qui contrôle à peu près toute la production : il faut prévoir longtemps à l'avance les récoltes et les tonnages qu'on va réserver sur un bateau. Ce qui exige une grande maîtrise technique. C'est pourquoi la floraison de l'ananas – ou induction florale - est également provoquée artificiellement pour que le champ soit récolté toujours à la même époque ». L’emploi de l’etephon n’a donc rien d’innocent. En réalité, c’est la botte secrète des producteurs d’ananas. C’est aussi un produit chimique de plus. Dans l’Union Européenne, la limite maximale de résidus d’etephon dans le fruit (LMR) a été fixée à 2mg/kg. Une dose considérée comme trop importante et induisant « un risque sanitaire identifié » par plusieurs organismes dont l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et le PIP (Programme initiative pesticides du COLEACP qui rassemble les pays producteurs d’Afrique, des Caraïbes et de Polynésie). Dès 2001, il a été question de ramener ce chiffre à 0,5 mg/Kg. Huit ans plus tard, nous attendons toujours qu’une directive européenne officialise ce choix sage…
Classé « extrêmement dangereux »
Impératifs de santé publique d’un côté, poids des lobbies producteurs de l’autre, une fois de plus, l’Union Européenne est tiraillée entre des positions ultra contradictoires. On a, certes, fini par interdire en 2007 le Paraquat (plus connue sous le nom de Gramoxone, cette substance détruit toute forme de vie végétale en 48 heures ; c’est le 2ème herbicide chimique le plus vendu derrière le Roundup de Monsanto) produit par le groupe Syngenta et utilisé dans les plantations de bananes et d’ananas.
En revanche, le cas d’un nématicide chimique utilisé pour désinfecter les sols des plantations d’ananas est bien plus édifiant encore. Les producteurs d’ananas et les industriels de la chimie n’apprécient guère que l’on lève le voile sur son utilisation. On les comprend : commercialisé par le Groupe Aventis CropScience sous le nom de MOCAP 10-G-RP, l’Ethoprophos – c’est le nom de cette molécule – est officiellement estampillé « Extremely hazardous ». En clair, c’est l’un des 28 pesticides les plus dangereux du monde, rien de moins. Son interdiction dans l’Union Européenne aurait du intervenir il y a bien longtemps. Qu’attend la Commission Européenne pour légiférer sur l’Ethoprophos ? Combien de scandales devront être encore révélés avant que l’on cesse d’utiliser de tels produits chimiques ?


Le goût retrouvé


De telles pratiques sont néfastes pour les consommateurs et pour les ouvriers agricoles qui épandent ces produits. En 2007, l’émission de la télévision suisse A bon entendeur révélait qu’au Costa Rica, la situation est très préoccupante. Dans ce pays, plusieurs organisations non gouvernementales avaient déjà dénoncé les conditions de production de la banane. La situation semble encore pire aujourd'hui pour ceux qui travaillent dans les plantations d’ananas : absence de protection contre les produits chimiques, salaires misérables (200$ par mois), la liste des droits élémentaires bafoués est longue. La main d’œuvre nicaraguayenne paie le prix fort de la success story de l’ananas.

Que réserve l’avenir ? Selon nos informations, le géant Del Monte aurait mis au point le successeur du MD2, l’ananas « Honey Gold ». Mais pour l’heure, les responsables du département « produits frais » en de Del Monte France n’ont pas souhaité répondre à nos questions. A l’autre bout du monde, en Australie, des équipes d’agronomes issus d’instituts de recherche ont, semble-t-il, déjà mis au point le premier ananas OGM…

Fort heureusement, de telles pratiques n’ont pas cours partout dans le monde. L’ananas peut encore être synonyme de goût retrouvé, dans des conditions environnementales et sociales enfin dignes, en commerce équitable, par exemple, comme celui proposé sous la marque Max Havelaar dont l’offre se retrouve de plus en plus en grande distribution. Ce n’est pas tout : l’ananas bio est de plus en plus une réalité comme le confirme Henri de Pazzis, président de Pronatura, leader européen en distributio, de produits bio : « On peut trouver nos ananas chez Biocoop, Naturalia ou même chez Monoprix ». A la clef, des ananas exempts d’etephon (on utilise alors de l’ethylène naturel piégé par du charbon selon une méthode mise au point par le CIRAD), d’engrais et de pesticides de synthèse. Pour l’heure, la commercialisation de ces ananas variétés « Cayenne lisse » et « Bouteille » au Togo ne porte que sur un millier de tonnes par an et n’est pas encore parvenue à l’équilibre financier depuis son démarrage en 2005. Mais ses débuts sont prometteurs.

Ananas Label Rouge

A la Réunion, les producteurs ont intelligemment joué une autre carte hautement qualitative : celle de l’ananas Label Rouge (premier Label Rouge en date décerné à un fruit tropical) avec la plus prestigieuse variété d’ananas qui soit : le Queen Victoria (voir encadré). Démarrée en 2005 avec l’appui de la Chambre d’Agriculture, contrôlée par un organisme certificateur (OCTROI), la production ne se commercialise que par avion et à parfaite maturité selon un cahier des charges assez restrictif, notamment en matière d’utilisation de pesticides. « Ici, tout le monde semble avoir compris que la qualité est la seule bouée de sauvetage » confirme, sur place, Kent Techer, responsable d’OCTROI. Au final, le produit est exceptionnel, d’une complexité d’arômes assez inouïe. Il vaut bien quelques efforts pour le dénicher et son prix élevé, autour de 10€ le kg contre 1 à 2,5€/kg pour un ananas bateau classique.





« La Rolls de l’ananas, le Queen Victoria avion »

De petite taille – 600 grammes contre 2 kg en moyenne pour un Cayenne lisse ou un sweet (MD2) – cette variété est aisément reconnaissable dans les étals par sa belle couleur jaune d’or et par les intenses parfums qui se dégagent du fruit. Sa provenance ? Réunion (en conventionnel et en Label Rouge), Madagascar, Maurice, Afrique du Sud. Acheté par le grossiste en moyenne à 3€/kg (0,80€ pour le producteur ; 1,9€ de fret ; 0,30€ d’emballage), on le retrouve entre 7 et 10€ le kg. Aucun doute, c’est le meilleur ananas du monde. Dégustez-le tout simplement, fermez les yeux et régalez-vous d’une expérience sensorielle forte comme un baiser d’amour. Seul bémol : le fruit se révèle fragile. La solution : consommez-le sans attendre car il arrive mûr à point. Au contraire, un séjour au frigo lui donnerait le coup de grâce. 





Que boire avec ? 

Au dessert, en accompagnement d’un ananas rôti embrôché d’une gousse de vanille Bourbon ou de Tahiti, un petit godet de Jurançon (domaine Vignau-La Juscle, domaine de Souch) ne se refuse pas. Un Sauternes aux parfums bien rôtis fait aussi l’affaire (château Guiraud, château Raymond-Lafon, ou, soyons fous, du château de Fargues). A moins de se lancer à la chasse au Rhum, vieux (JM ; J. Bailly) ou « arrangé » par vos soins.





L’ananas fait maigrir. Info ou intox ? 

Consommé frais, l’ananas possède la faculté de favoriser la digestion parce qu’il contient, comme le kiwi, de la Broméline, un enzyme « protéolythique » qui digère jusqu’à 1000 fois son poids en protéines. Résultat : la Broméline attendrit la viande, empêche la gélatine de prendre, fait « tourner » le lait, et amollit les fruits les salades de fruits (d’où l’importance d’ajouter l’ananas au dernier moment). En revanche, cet enzyme ne digère par les graisses. Suivre une cure d'ananas peut faire perdre du poids, mais surtout de l'eau et du muscle…



Une plante singulière 

L’ananas est une plante qui ne se sème pas et se forme sans aucune fécondation ! La reproduction se fait par les bulbilles de la souche du fruit. Une hampe apparaît au centre d’une rosette de feuilles. Elle contient de petites fleurs roses ou bleues qui se transformeront en de tout petits fruits qui, en se soudant les uns aux autres, donnent naissance au gros fruit que l’on connaît. Au moment de la récolte, de 18 à 22 mois se sont écoulés depuis la plantation de la souche. L'ananas est une plante tropicale qui meurt si elle est exposée à une température inférieure à 10°C. Elle requiert un sol bien drainé, riche et acide.




Bon à savoir



La couleur et la qualité n’ont rien à voir. Un ananas vert (Champaka ou Cayenne lisse ou blanc (ananas Bouteille) peut être excellent.

Vérifiez que le plumet (la couronne) ne doit pas être fané. 

Un ananas mûrit de bas en haut. Il est donc plus mûr à sa base. 

Ne le conservez pas au réfrigérateur car il meurt au dessous de 8°c.

Qu'est ce que j'ai pu me marrer en regardant ça!



Un documentaire exceptionnel coproduit par Arte et disponible actuellement en DVD ici.

D'une drôlerie folle, sans doute le film qui m'a fait le plus rire en 2010.

Il retrace la relation très particulière entre le génial réalisateur Werner Herzog et son acteur fétiche, Klaus Kinski.

En creux, on retrouve quelques images du making-off de Fitzcarraldo, l'un des grands films de ma vie, l'un des tournages les plus fous, aussi, de l'histoire du cinéma.

Fitzcarraldo

Si j'étais vous, je verrais Ennemis intimes en compagnie d'une bouteille de Maury Vintage cuvée Charles Dupuy 2007 du Mas Amiel. Un choc, je ne dirais pas "l'accord parfait" car il n'existe pas, mais une expérience extrême, ça oui.

A vous de jouer.

Une photo de Jean Gonon



Photo domaine Gonon


J'aime beaucoup cette photo que vient de m'envoyer Jean Gonon, une photo prise pendant les dernières vendanges dans les vignes de ce domaine exceptionnel du nord de la vallée du Rhône.


J'étais en reportage cette semaine dans l'appellation Saint-Joseph, et j'ai pu passer quelques heures avec Jean, un personnage pour lequel j'ai beaucoup d'estime, dont la philosophie tout en douceur me rappelle celle d'une certaine Marie-Thérèse Chappaz.


Nous sommes montés dans les vignes, dans celle de l'Olivier notamment, splendide terroir à blanc. Bien avant que l'on ne parle d'AOC Saint-Joseph, les vieux d'ici disaient apprécier tout particulièrement le "vin des Oliviers". Le Domaine Gonon en a sorti un blanc hallucinant en 2009 (20 euros, ce qui est peu cher payé pour l'émotion qu'il procure), dont Jean m'a fait cadeau d'une bouteille. A charge de revanche, je lui ai promis en retour de revenir chargé d'une bouteille d'Ermitage liquoreux du Valais Suisse (Ermitage est le nom valaisan du cépage marsanne, l'un des deux cépages blancs autorisés en Saint-Joseph avec la roussane), par exemple l'Ermitage de Philippe Darioli dont je crois me souvenir qu'il me reste un 2001 dans ma cave.


Au Domaine, il faut se ruer sur les derniers Saint-Jo rouges 2008 (18 euros) et anticiper sur la mise en bouteilles prochaine (fev. 2011) du génial 2009 (18 euros), gras, long, complexe, en un mot : enchanteur.




Jean Gonon dans sa cave. Loin des modes, le vigneron aime les vins de lumière.
Photo Thomas Bravo-Maza


Domaine Pierre Gonon
34 avenue Ozier
Mauves
04 75 08 45 27
gonon.pierre@wanadoo.fr









dimanche 14 novembre 2010

Bien égal !



Le vin, malgré ses coups d'éclat, est un monde d'obscurité et de lenteur. Un an pour "faire" le raisin, des années en bouteille pendant lesquelles le vin s'enroule sur lui-même et fait infuser le temps qui passe, lentement. Et puis il y a le vigneron, et parfois cette envie d'aller encore plus loin, de retenir la nuit du vin avec insolence pour nous la livrer, plus tard, mais juste l'espace d'un instant, déchirée, en pleine lumière. Ca ne dure pas, le vin repart bien vite dans la nuit, entre en bouche, glisse en nous, bien au fond, mais là, on est à nu, ce sont les souvenirs qui reviennent en pleine tronche. On ne joue plus, on  ne triche plus, impossible de tenir, de contenir cette enfance qu'on s'était méthodiquement évertué à replier en nous pour enfin devenir quelqu'un. Le temps du vin est un plaisir d'adulte qui, en buvant le grand jus, accepte au moins à moment-là, de demeurer intact.

Bien égal. Jérôme Giroud, l'homme de ce vin hors normes, en rigole encore doucement, de tout ça. Dans son village de Chamoson, en Valais suisse, il s'était dit qu'un jus de muscat aussi riche, cette année-là, méritait bien encore un peu d'obscurité, de calme en plus. Le vin est resté en fûts pendant 4 ans. Quatre longues années. Il y a 6 ans, silencieusement comme à son habitude, il m'a fait cadeau de 2 petites bouteilles. La première a été bue presque aussitôt après, en revenant de la maternité où mon fils Paul venait de naître. Je me souviens lui avoir passé une goutte de ce jus sur les lèvres.

La seconde buvaison de ce "bien égal" millésime 2000 que j'avais, c'était il y a peu de temps, avec un ami si cher, réalisateur. Il m'avait fait à dîner, j'avais apporté un formidable film documentaire sur les ouvriers de chez LIp . Juste avant de démarrer le visionnement du film, j'ai fait sauter le bouchon de la petite bouteille, on s'est envoyé aussitôt un gorgeon derrière la cravate, j'ai marmonné deux trois trucs pour ne pas avoir l'air d'un con. Un expert en vin, faut toujours que ça ouvre sa gueule. Mais au fond de moi, je nous ai revus enfants devant ce bouquet de glaïeuls que sa grand-mère appréciait tant. Ne me demandez pas pourquoi; depuis, je suis redevenu adulte.



Avec le grand Jérôme Giroud, en 2003

Copyright photos Thomas Bravo-Maza, 2003 et 2010, sur tous supports, pour tous pays.


samedi 13 novembre 2010

L'UN DES PLUS BEAUX FILMS DE MA VIE : Lo sguardo di Michelangelo d'ANTONIONI



Cliquez sur l'espace noir au-dessus du texte pour voir apparaître l'écran. Cliquez sur les 4 flèches pour un visionnement du film en plein écran.


C'est un film d'Antonioni, il dure 15 minutes, il n'y a pas un mot.

Antonioni, déjà très âgé, mais qui marchait encore à l'époque, y entre dans l'église Saint-Pierre aux Liens (San Petro in Vincoli), à Rome.

J'ai appris l'existence de ce chef d'oeuvre par Jean-Claude Carrière, qui m'a fait saliver et que je ne remercierai jamais assez, aussi pour cela.

Une idée fixe, vous me connaissez, il fallait que je le voie absolument, ce film. J'ai aussitôt cherché à le retrouver par les "voies" classiques. En vain. A ma connaissance, jamais vu à la TV, ni au cinéma (hormis une fois à Cannes grâce à Jean-Claude Carrière, du reste), jamais distribué non plus en DVD. 



Pour voir Le regard de Michelangelo, fort heureusement, et c'est là tout le paradoxe, il fallait mettre le cap sur youtube, je vous en ai parlé sur mon blog il y a quelques semaines, j'avais alors donné le lien vers Youtube, ça a fonctionné pendant quelques jours. Et puis subitement Youtube a décidé de ne plus le diffuser. Mais je l'ai retrouvé ailleurs, mon Regard de Michelangelo, ne tardez pas à en profiter, il est fort possible que le site Vimeo le retire vite à son tour...



Un cinéaste ne tourne pas des images, il construit des plans, ce qui n'a rien à voir. Dans ces plans d'Antonioni, une apparence de peu de choses, et pourtant il y a tout.

Sans un mot, le film résume tout ce que le cinéma peut être. Un choc.

Gardez-vous un peu de temps, au calme, tout(e- seul(e), plus tard, dans la journée, pour faire cette expérience de cinema total.

dimanche 7 novembre 2010

LA MAIN AU PANIER : la boutique en ligne LA PERLE DES DIEUX, ses sardines, ses maquereaux


Dessin © Christine Strulik


Nouvelle étape du tour de France de mes boutiques gourmandes en ligne préférées avec, après la Maison Courtin, la boutique d'Olivier Roellinger, Goumanyat-JM Thiercelin, les vinaigres de Philippe Gonet, voici La Perle des dieux. 

Sur le web (commande/paiement en ligne), d'accord. Mais une conserverie, ça n'a rien de virtuel. LA PERLE DES DIEUX est l'une des dernières en France. Devant l'atlantique, terrain de jeu favori du maquereau. Elle est située à Saint-Gilles-Croix-de-vie, ville qui est aussi à la sardine ce que les 24 heures sont au Mans, Le festival à Cannes, ou la barbe à Papa.

Un peu de sérieux, maintenant. La sardine de St-Gilles, c'est la Rolls de la sardine. La cause est entendue. La conserverie de la Perle des dieux en propose toute une gamme, rien que de la belle came, de la Label rouge, of course (3,10 euros), mais aussi de  la millésimée 2007 et 2008 (3,30 et 3,40 euros), irrésistiblement fondante. Car vous savez bien que la sardine à l'huile, ça se bonifie en boîte (pensez à les retourner chaque premier mercredi du mois à midi) sur dix ans, oui, vous avez bien lu, dix ans.



Revenons au maquereau, mesdames, messieurs. La conserverie en propose de délicieux en filets à l'escabèche (2,70 euros), moi je prends beaucoup de plaisir aussi avec ces lisettes (ce sont des petits maquereaux de 10 cm qu'on pêche en été) à l'huile d'olive et aux herbes de Provence.

Pourquoi j'ai envie de vous parler du maquereau? Parce que c'est un poisson épatant, et peu d'entre nous le savent.

Mes confrères n'en parlent jamais et ça me désole. Eh oui, le poisson aussi a ses stars du moment, ses modes. La sardine, le cabillaud? Trop trendy  depuis quelques années. Le bar, le turbot, la sole? Pour le CAC 40. Le saumon? C'est devenu le poulet des mers, non? Le thon? Pas facile à en dénicher de l'excellent.

Le maquereau commun, c'est ça qu'il vous faut. C'est d'abord ne splendide bête, le "mac", un dos vert bleuté rayé de noir, une carrure d'athlète, profilé aérodynamique. Rien d'étonnant, le maquereau est un vrai bolide et peut atteindre la vitesse de 30 longueurs corporelles en une seconde. Tout le monde a vu un jour ou l'autre une séquence de docu avec ces bancs de "macs" bien serrés qui se déplacent et changent de direction à des vitesses folles.

Cuit  à la poêle, ce n'est pas comme ça que je le préfère. Car le maquereau est un poisson déjà assez gras,  faire cuire sa graisse n'est pas ce qu'il y a de plus malin (d'où son image populeuse). Souvenez-vous en, un mac est bien meilleur en papillote, ou bien fumé à la nordique, voire carrément cuisiné en rillettes.

Vos amis viennent d'arriver pour dîner, servez-leur des rillettes de maquereau tartinées sur du pain grillés, rillettes que vous aurez préparé vous-même (rien de bien sorcier) et dégoupillez une bouteille de blanc, un Jasnières, un Quincy, un Petit-Chablis.

Célébrer l'amitié, c'est aussi simple que ça.

jeudi 4 novembre 2010

L'avenir de la Bourgogne



Superbe petite vidéo signée Bourgogne live sur l'un des deux Bret brothers, Jean-Phi Bret qui sont à l'élite des grands blancs bourguignons ce que Sébastien Loeb est au pilotage automobile. Artisans, modestes, lucides.

J'en profite pour vous en remettre une lampée sur Climats-Bourgogne. C'est pour la bonne causse, faites passer.

Quand la sommelière s'envoie en l'air



L'info a été relayée par mes amis du site vineux qui monte, l'excellent BOURGOGNE LIVE.

Au-delà du ridicule qu'il suscite, ce petit jeu de dupes diffusé sur Youtube montre à quel point tout le monde désormais essaie de tirer profit des valeurs véhiculées par le vin, partout sur la planète. Le vin est le créneau où il faut être. Ces entrepreneurs du vin à Singapour savent bien que c'est la seule chose qui tourne sur cette terre, ce sont les robes légères.

Avec le bruit du moteur électrique du treuil en prime, c'est très classe. Peut-être un peu trop. Ou alors avec un casque de chantier?

Je vois mal en effet Olivier, Andreas ou Markus au bout du treuil pour aller chercher un Château Pavie 2000 bien créneux et se faire fourrer un biffeton de $50 dans le calefouette en guise de pourliche!

mardi 2 novembre 2010

Un penchant tenace




J'avoue un penchant tenace pour les vins doux naturels. Qui n'ont de naturel, d'ailleurs, que de nom puisque précisément ce sont des vins dont on stoppe la fermentation avec de l'eau-de-vie. Rien de moins naturel!

Le plus célèbre des vins doux naturels, c'est le Porto. Un vin d'égoïste comme moi. Vous allez comprendre. Hier soir, en réécoutant les chroniques de l'excellente Fabienne Sintes, sur France Inter, (cliquez ici pour aller sur son blog) la perspective d'une branlée de Barack Obama ce mardi ne m'enthousiasmant pas du tout du tout, l'humeur de la Maison n'était pas au beau fixe, fort heureusement, j'étais seul. J'ai décidé de reprendre du poil de la bête en dégoupillant l'un de ces portos très fins que j'aime d'amour. Un vrai vin d'égoïste : on peut s'ouvrir une boutanche seul et ne la finir que bien des jours après car une bouteille entamée de vin doux naturel, c'est assez costaud et ça tient plutôt bien à l'air. 

Vous savez ce que c'est, on descend à la cave en grommelant à l'idée de se faire ce petit plaisir en solitaire. Dans les rayonnages de bouteilles, on passe les troupes en revue...


...la première bouteille qui lève les yeux, elle est certaine de finir au terminus des prétentieuses. Je vous dis pas que c'est pas injuste, je vous dis que ça soulage.

Dans le verre, peu de couleur (c'est un tawny), le nez discret aussi. C'est en bouche que ça se joue, dans un délié formidable qui appelle les fromages à pâte persillée les plus fins. Et quand un vin vous appelle, il faut décrocher. A moins que vous ne soyez tombés dans le camps des immobilistes. Moi pas.

Ce matin, je n'ai pas le temps de vous expliquer en détails ce qu'est un Porto Tawny (juré craché, je vous  le raconterai vite). Mais je vous redonne juste le mot de passe : NIEPOORT.

Un Porto Tawny 20 ans de Niepoort, c'est ça qu'il vous faut.

Il peut y avoir aussi au programme une bizarrerie comme ça, dont je vous avais déjà parlé en 2009 dans un post ici.

Si votre budget ne vous le permet pas, sachez que toute la gamme Niepoort est homogène, en Porto comme en vin tranquille (Dirk et son équipe de choc bidouillent des blancs et rouges "normaux" vraiment bluffants). 

Le boss de Niepoort, c'est lui, Dirk Van der Niepoort, l'un des vignerons les plus idéalistes que je connaisse, et que j'ai été titiller sur ses terres il n'y a pas si longtemps.


Son terrain de jeu, c'est ça : 


et puis ça



A vous de jouer, maintenant.


Copyright photos Portugal Thomas Bravo-Maza, sur tous supports, pour tous pays.
Copyright photo film A armes egales, courtesy Gaumont Buena Vista International




vendredi 29 octobre 2010

La Romance rouge 2009, un Côtes-du-Rhône à tomber!



Dans la famille "Vins de la Vallée du Rhône", je pioche dans celle des "Côtes du Rhône-Villages". Il y a un peu plus de monde que chez les Bettencourt, dans les Côtes-du-Rhône-Villages : un sacré paquet de vignerons sur plus de 10.000 hectares en production, rendez-vpus compte mes amis, 2 fois et demi la superficie du vignoble de Chablis, sur 90 communes réparties dans le Gard, en Ardèche, dans le Vaucluse et dans la Drôme.

Dans la famille "Côtes du Rhône-Villages", je pioche "famille Chinieu", moins riche que les Bettencourt, mais beaucoup plus jeune, plus calme aussi et surtout, en pleine forme (voir photo).

J'ai eu à plusieurs reprises, depuis le début des années 2000 de dire et de faire dire par la bouche de Jean-Pierre Coffe, tout le bien que je pense de Gilles Chinieu  et de son action bénéfique et innovante à la Cave Coopérative de Chusclan. Depuis peu, la cave s'est associée avec celle de Laudun, Gilles est toujours au conseil d'administration de LaudunChusclanVignerons, il y apporte du raisin chaque année, et c'est pas prêt de s'arrêter.

Dans la famille Bettencourt, on aime faire des procès. Chez les Chinieu, on aime faire le vin. Après les vendanges 2008, Gilles et Claire, n'y tenaient plus. L'envie était trop forte de bricoler deux trois cuvées maison, juste pour s'amuser.

Chez les Bettencourt, on joue dans des bacs à sable bien propres, à Neuilly sur Seine. Dans la famille Chinieu, on joue sur argilo-calcaire, à Bagnols sur Cèze. Gilles et Claire ont assemblé plusieurs bout de vignes pour jouer. Petits, les bouts de vignes : en 2009, pour leur premier millésime, ils en ont sorti 4500 bouteilles sur deux cuvées, moins que le fruit de la Romanée-Conti! C'est même plus du vin de garage, à ce compte-là, c'est du vin de dé à coudre.

Dans la famille Bettencourt, on aime les coffres bien pleins. Chez les Chinieu, on aime les bouteilles vides. Entre amis,autour de la table, dans la dignité et le respect, du temps pour finir une bonne bouteille il en faut encore moins que pour rendre un "photographe" heureux.

La fin de l'histoire, ou plutôt, la fin du début, c'est une romance. Mais, non, vous avez vraiment l'esprit mal placé, d'ailleurs ce n'est pas la première fois que je vous le dis, pas une romance entre un photographe et une vieille dame qui le veut bien!

Non, je veux parler de La Romance, le nom que Gilles et Claire ont choisi de donner à leurs vins. Je me magne de donner dans le concret car c'est pas tout ça mais j'ai encore 150 bouteilles à déguster ce matin.

8 euros. C'est ce qu'il vous faudra débourser pour faire main basse sur une bouteille du vin du domaine en 2009, en rouge. Du fruité explosif mais sans haine ni violence, du charnu, c'est rond, c'est gras, ça donne un peu dans l'oriental, l'épicé, un vrai Côtes-du-Rhône-Villages comme j'aime en débusquer de temps en temps.

Parce que vous le valez bien.

La Romance, 30200 Bagnols sur Cèze, Tél. 06 82 22 45 44, contact@domainelaromance.com.

mercredi 27 octobre 2010

Entrez dans l'univers des Slime Mold

Les formes de vie un peu étranges m'intéressent beaucoup depuis toujours, je discute souvent avec des scientifiques sur le sujet. Et j'ai trouvé ceci. Incrédule, j'ai pensé tout d'abord à une farce, surtout lorsque j'ai vu la trombine du Dr Bruce Tiffney, sorte de Cousin d'Alain Chabat, à l'époque des Nuls, sur Canal +...

La suite est très sérieuse et étonnante...



Il  y a encore ceci, rien que pour le plaisir




Et enfin ceci, du Dr John Bonner

mardi 26 octobre 2010

ACTION CONTRE LA SOIF



C'était hier soir, avec mon comparse Patrick Ferran, après une journée encore bien remplie riche d'un aller-retour dans la vallée du Rhône.

Château Sociando-Mallet 2003, on lui a fait sa fête, ou plutôt c'est elle qui nous a fait notre fête.

Il faut passer par des vins comme ça, dans une vie.

Pour en savoir plus sur ce mythe bordelais parfaitement justifié, je vous fais tomber les adresses de deux ouvrages indispensables.

Saisons du Médoc, une année à Sociando-Mallet, paru chez Confluences. Photos de Jean-Luc Chapin, faces de Jean-Paul Kauffmann et Jean Lacouture.

Mémoires d'un vignoble, paru à La part des anges, photos de Jean-Luc Chapin, textes de Catherine Rey.

L'un des plus beaux films de ma vie, LO SGUARDO DI MICHELANGELO

C'est un film d'Antonioni, il dure 15 minutes, il n'y a pas un mot.

Antonioni, déjà très âgé, mais qui marchait encore à l'époque, y entre dans l'église Saint-Pierre aux Liens (San Petro in Vincoli), à Rome.

J'ai appris l'existence de ce chef d'oeuvre par Jean-Claude Carrière, qui m'a fait saliver et que je ne remercierai jamais assez, aussi pour cela.

Une idée fixe. J'ai aussitôt cherché à le voir absolument, ce Regard de Michelange, par les "voies" classiques, en vain. A ma connaissance, jamais vu à la TV, jamais distribué non plus en DVD. Pour voir ce document culturel extraordinaire, fort heureusement, et c'est là tout le paradoxe, il faut mettre le cap sur youtube.

Sans un mot, le film résume tout ce que le cinéma peut être. Un choc.

Ne cliquez pas tout de suite sur ces deux liens, gardez vous un peu de temps, au calme, tout(e- seul(e), plus tard, dans la journée, pour faire cette expérience.

Partie 1/2



Partie 2/2

Devenez critique en vins sans y connaître rien avec le PIPOTRON



SAVOUREUSE initiative de l'excellent site Château Loisel qui devrait faire grincer quelques dents...Vive le PIPOTRON, un générateur automatique et aléatoire de notes de dégustations de vins. Vous en rêviez, voilà qui devrait vous permettre enfin de briller en société.

Au-delà, ce jubilatoire Pipotron pourrait s'avérer diablement utile à certains.

Vous le savez, le vin est devenu en quelques années un objet de spéculation inouïe qui a, exactement comme en matière de notations financières et boursières, ses "analystes".

REW : A la Bourse, dans un nombre considérable de cas, pas le temps de s'attarder sur une vraie analyse de valeur d'une entreprise, de son savoir-faire, de ses marchés et de ses aspects humains. Big money is fast money. A la bourse, la décision d'achat ou de vente de titres s'appuie sur d'autres éléments de notations compulsés automatiquement par des process informatiques, lorsque ces mêmes ordinateurs ne réalisent pas eux-mêmes la transaction purement et simplement...(plus de 80% des ordres boursiers mondiaux sont, chaque jour, m'a-t-on confirmé, totalement automatisés, directement décidés par les logiciels).


Souvenez-vous de l'ordinateur HAL 9000, dans le chef d'oeuvre de Stanley Kubrick, 2001 Odyssée de l'espace (1968).

Eh bien on en est presque là. Parce que big business is almost fast business. Le vin, comme objet de spéculation effrénée depuis la fin des années 90, a ses petits soldats-analystes, il faut les voir à l'oeuvre, lors de chaque campagne des Primeurs, à Bordeaux, "déguster" des crus au kilomètre, sans aucune compétence pour cet exercice si redoutable, en lui-même si aléatoire même pour les pros les plus aguerris...

La mascarade a le goût du suin. La spéculation est bien devenu le mouton noir de notre profession, pour nous aussi, journalistes du vin. Une fois de plus, je ne vais pas me faire que des amis, mais c'est ainsi. Nous journalistes, pour qui travaillons-nous?  Notre petit monde tourne en rond. Nous sommes cernés par les vautours qui attendent nos notes pour fondre sur leurs proies.


Il y a plus de 7000 ans, en Iran, sur le site d'Haji Firuz Tepe, des hommes se sont mis à bricoler amoureusement le vin de leur vigne. L'humanité venait de faire un bond de géant.

vendredi 22 octobre 2010

Niveau zéro accepté # 1 : l'ALSACE

J'inaugure ce matin, et rien que pour vous, un petit tour du monde des vignes. Il ne s'agit pas d'une encyclopédie des vins du monde mais de petites fiches très simples à lire, que tout le monde peut comprendre, pour mettre ses papilles en route.

Vous le savez bien, j'ai horreur de ces petits coqs qui parlent du vin le petit doigt en l'air, pour une élite qui aime se faire mousser. Les vraies questions qui fâchent - ce sont les plus intéressantes - ils les biaisent toujours pour ne surtout jamais se brouiller avec quiconque.

Et puis le vin, c'est de la joie! Ras le bol des pisse-froid! Mêmes morts, des Jean Yanne, Antoine Blondin et Frédéric Dard vont plus loin que tous les cracks en vins vivants!

Oui, on peut parler simplement du vin, et se faire comprendre tout aussi facilement, à moins d'être complètement pasteurisé du chou, tout bipède est un amoureux du vin en puissance. Et a le droit au plaisir, c'est une problématique de santé publique.

Allez, on démarre par l'Alsace. Pourquoi? Parce que ça commence par la lettre A, aujourd'hui j'aime bien l'ordre. La prochaine fois on mettra un peu de bordel là-dedans, promis.



ALSACE


La championne des vins blancs. Ses 150 millions de bouteilles produites annuellement ne sont pas dues au hasard. Le vignoble forme une bande étroite de coteaux souvent escarpés entre le Rhin et les Vosges, du nord de Strasbourg aux environs de Mulhouse. Durant les mois d’été et à l’automne, les masses d’air sec sont contenues par le massif vosgien. Résultat : les raisins mûrissement mieux que partout ailleurs. Les vins blancs héritent d’un caractère fruité explosif dès leur mise en bouteilles. L’amateur de vins débutant peut alors distinguer sans peine les crus alsaciens des autres vins.

Chacun, même à niveau zéro de connaissances, peut comprendre tout aussi facilement l’impact du terroir sur le raisin et le vin. Il suffit juste de goûter du riesling. Le plus prestigieux cépage alsacien a une étonnante capacité à traduire dans le vin toutes les nuances gustatives de l'endroit où il pousse en captant le goût des éléments minéraux des sols volcaniques, de calcaire, marne, argile, grès, schiste ou granite qui composent le puzzle alsacien.

L’expérience est alors inoubliable pour celui qui goûte un riesling.

Je le dis avec un porte-voix : C'EST LE CEPAGE DU XXIeme SIECLE !

Des rieslings géniaux chez les Dirler-Cadé, père et fille, à Bergholtz

La liste des autres cépages alsaciens est longue, vous en connaissez forcément quelques-uns. A commencer par le Gewurztraminer, épicé, corsé, au parfum exubérant de rose et de litchi. Puis viennent les muscats, pinot gris, pinot blanc, pinot noir, sylvaner, auxerrois, klevener…

Les vins d’Alsace se déclinent du vin le plus sec au plus sucré.

Malheureusement, sur une étiquette de vin d'Alsace, pour l'amateur, impossible encore de savoir un vin blanc d'Alsace est tout à fait sec ou plus sucré. J'attends avec impatience que les responsables de la filière vin en Alsace s'engagent enfin.

Les seuls vins sucrés à être identifiables en tant que tels sur l'étiquette, sont les fameuses vendanges tardives et les rares sélections de grains nobles, qui figurent parmi les meilleurs vins liquoreux du monde, je pèse mes mots, à l’égal des Sauternes ou des vins de glace de la Moselle Allemande.

Vendangeur chez Zind-Humbrecht

Initiales "GC". 51 meilleurs terroirs d’Alsace ont été classés en grands crus. Seule la Bourgogne peut rivaliser avec une telle mosaïque de styles. Certains grands crus ont un tempérament de feu et expriment en bouche une grande puissance (le Kirchberg, à Barr ; le Brand à Turckheim ; le Rangen, à Thann). D’autres grands crus expriment une grande finesse tels le Wiebelsbeg, à Andlau…l’Altenberg de Bergbieten, à Dahlenheim…ou le Zotzenberg à Mittelbergheim.

L'Altenberg de Wolxheim

Les grands crus les plus recherchés par les amateurs portent les noms de Clos des Capucins (à Kaysersberg), Clos Sainte-Hune (à Hunawihr) et Clos Saint-Urbain (à Thann).

L’Alsace des vins d’Alsace, ce sont aussi de splendides villages aux maisons colorées à colombages. Ils ponctuent la Route des vins, crée il y a près de 60 ans. C’est la plus ancienne route viticole de France. Riquewihr, Ribeauvillé, Colmar, Andlau ou Eguisheim en sont quelques-unes des étapes les plus inoubliables.


Niedermorschwihr


Copyright photos Thomas Bravo-Maza, sur tous supports pour tous pays


lundi 11 octobre 2010

LA FRANCE DE DEPARDON

© Raymond Depardon, la France

Je ne résiste pas une seconde à vous donner le lien de l'excellent dossier du site Le tiers livre, en écho au travail de Raymond Depardon sur la France...

A découvrir d'urgence ici http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article2287

dimanche 10 octobre 2010

LA MAIN AU PANIER : les épices d'OLIVIER ROELLINGER



Dernière étape de mon tour de France des meilleures boutiques gourmandes du Net, le site www.epices-roellinger.com.


En deux mots, Olivier Roellinger, le Rimbaud des grands Chefs, a rendu ses 3 étoiles Michelin récemment mais a poursuivi son activité de sélection d'épices.



Notre voyageur au grand coeur ne se contente pas, depuis des années, d'acheter en Inde pour revendre. Il se rend tous les ans chez les meilleurs producteurs pour faire ensuite oeuvre de création, et assemble ses épices, comme un grand oenologue ou un parfumeur.

Résultat, des mélanges hors du commun, bouleversants pour certains, et très utiles en cuisine.
Mes préférés? La poudre "retour des Indes" (8,40 € les 160 gr.); "Grande Caravanne" (même prix) ou "Poudre de vent" (même prix).



A ne pas rater non plus dans la boutique en ligne, le sel , les poivres, les chutneys ("chutney de St-Malo, un truc de fou, 6,90 € le pot), les huiles, les infusions, les gousses de vanille (de 4,80 à 21 euros les 3 gousses)...

Et la plus envoûtante de toutes les vanilles, celle de Tahiti....




Commander sur le site est un jeu d'enfant. On attend néanmoins avec impatience l'ouverture prochaine d'une boutique dans le centre de Paris...à suivre.

LE COMBAT DANS L'ILE. Lagavulin PX double matured



L'île en question c'est Islay, au large de l'Ecosse, encore très sauvage, battue par le vent et les tempêtes, l'un des endroits au monde que je préfère, l'un des plus grands terroirs à Whiskies qui soient.

Le combat? Celui de l'origine (violente) de ce whisky avec le pedro ximenez (PX), cepage et vin andalou. Le Master Distiller de la distellerie Lagavulin a su utiliser des fûts d'élevage de PX pour apporter à ce whisky fumé, iodé et tourbé beaucoup de confort en bouche (du moelleux, du beau gras sans aucune vulgarité).

Une belle expérience à faire en revoyant "Le choix des armes" d'Alain Corneau, par exemple, ou le méconnu mais génial "La prisonnière espagnole", de David Mamet. L'accord est parfait.

Prix indicatif : 69 euros (70 cl.), même à ce prix, un rapport qualité-prix extra.

Disponibilité : La Maison du Whisky, 20 rue d'Anjou 75008 Paris, Tél. 01 42 65 03 16. Attention, j'ai noté un accueil déplorable à mes 3 derniers passages - anonymes -  (en clair, il faut savoir à l'avance ce que l'on veut, point) mais vous y profiterez d'une sélection de haute volée, sans équivalent, ou presque, en France.

samedi 9 octobre 2010

SOUTENEZ L'INSCRIPTION DU VIGNOBLE BOURGUIGNON AU PATRIMOINE MONDIAL



Je suis membre du comité de soutien de l'association qui défend l'inscription du vignoble bourguignon au Patrimoine Mondial de l'UNESCO. 

Vous êtes amoureux(se) des vins de Bourgogne, vous êtes convaincus qu'il faut protéger et classer cet espace exceptionnel (et plus fragile qu'on ne le croit)? Faites comme moi, soutenez l'association, parlez-en autour de vous, faites passer l'adresse du site. Le lien c'est ici


jeudi 7 octobre 2010

UNE BONNE BOUTEILLE EST UNE BOUTEILLE VIDE



Oui, une bonne bouteille est une bouteille vide.

Démonstration hier soir. Après l'apéro (un Hermitage blanc "Chevalier de Stérimberg" 2004 de chez Jaboulet), au bistrot, autour de simples et belles assiettes de choses à grignoter (une adresse super extra, ce Bistrot 31, 31 av. Théophile Gauthier 75016 Paris, Tél. 01 42 24 52 31), n'ayant surtout rien à fêter, on a fait sa fête à cette quille un peu spéciale, Château Haut-Brion 2002, en levant notre verre à Claude C., qui a dû bien se marrer en nous voyant, comme des mômes, siroter ce jus de vie, pour moi, la réincarnation de la belle Nico, du pur Velvet Underground, je trouve pas d'autres mots...

Merci encore cher FXD pour cette main tendue vers les étoiles.

mardi 5 octobre 2010

PAR LE BOUT DU NEZ

Il ne fait plus aucun doute que nous sommes revenus au Second Empire - l'Histoire repasse les plats, c'est bien connu - alors je vous fais passer une recette mythique, une recette de soupe du Second empire. Après tout, la froidure arrive à grands pas, le plat est parfaitement de saison.


Il s'agit du potage Germiny, une recette née au Café Anglais, le plus snob des restaurants de Paris au XIXe, et de Dugléré (Adolphe Dugléré, 1805-1884), le plus célèbre des Chefs de cette époque, qui eut l'idée de cette recette en hommage à l'un de ses plus fidèles clients, alors Gouverneur de la Banque de France...


Vous allez voir, c'est ultra simple et puis ça va vous faire du bien.



Pour 3 personnes:

Ce qu'il vous faut. 75 centilitres de consommé de boeuf ou de volaille (ou un bouillon cube bio pour 75 cl d'eau, faites juste attention à ne pas trop saler après car ces bouillons cubes sont déjà terriblement salés), 200g d'oseille, 50g de beurre, 25 centilitres de crème fraîche, 3 jaunes d'oeufs, 1 cuillère à soupe de pluches de cerfeuil, 6 tranches fines de flûte de boulangerie, gros sel, poivre de qualité.


Go on! Nettoyez l'oseille, retirez-en la queue et ciselez-la en chiffonnade puis faites-la fondre au beurre. Mouillez-la ensuite avec du consommé mettez-la à feu doux. Assaisonnez légèrement. Délayez les jaunes d'oeufs dans la crème, salez et poivrez puis en liez lentement le potage, toujours à feu doux avec une spatule en bois. Ne portez pas à ébullition. Lorsque le liquide habille la spatule en velouté, arrêtez la cuisson et parsemez des pluches de cerfeuil. Mettez dans chaque assiette 2 tranches de pain qui auront légèrement grillé au four. C'est pas plus compliqué que ça.

Et c'est l'une des recettes de soupes les plus célèbres de la cuisine de notre présipauté.



On n'oubliera pas de faire chabrot à la fin de sa soupe. Pour savoir comment, c'est ici