mercredi 13 mai 2009


Quand vous recevez du monde, vous n'êtes pas toujours très à l'aise et je vous comprends : que grignoter ? Des saloperies ultra-salées et industrielles? Pas bon pour la santé, parfaitement ringard. Des petits-fours "maison"? Why not, mais au risque de fatiguer l'estomac de vos convives pour pas grand chose, finalement. Non, la solution est ailleurs. La clé de l'apéro, et de toute toute sa civilité agissante, c'est en servant à vos amis un bon godet de vin blanc qu'on la trouve. Attention : pas n'importe lequel : visez un vin spirituel, pimpant, parfaitement sec, histoire de vous remettre les papilles en éveil après une longue journée de compromis. La ruse est celle-là : ponctuer, relancer, donner faim, mettre en apétit. C'est là tout le secret.

Du moins en théorie. dans la pratique, reste à choisir le blanc qui convient. Un vin sec, ai-je dit (donc non sucré). Un grand cru? Un chouia bling-bling comme accueil...Le coeur de la démarche, c'est de dénicher un blanc malin, avec un vrai visage, un breuvage qui raconte une histoire, de valeur authentique, mais auquel tout le monde n'aurait pas pensé à priori.

Approchez-vous plus près de l'écran car l'un des bons tuyaux du moment c'est celui-ci : le Saint-Aubin 2007 de la Maison Sarnin-Berrux. Derrière cette grande bouteille de Bourgogne à prix encore assez doux (16€) se cache un vin de chardonnay sans aucune vulgarité (c'est rare de nos jours), très parfumé, tout en tension, joliment acide, qui vous explose en bouche de ses arômes de mandarine, de citron, de fleurs et ne vous lache qu'au bout de longues minutes. Tout le meilleur de la Bourgogne d'aujourd'hui, à tire d'aile des vignobles ultrarecherchés de Puligny-Montrachet.

Sarnin-Berrux? Derrière le nom du domaine se cache un couple de quadras que nous avions déjà distingué dans la Revue du vin de France pour la qualité exceptionnelle d'une maison d'hôtes (www.domainecorgette.com) langoureuse, aux prix d'accès archi affutés (entre 80 et 100€ pour deux). Fous de vin, Véronique et Jean-Pascal se sont ensuite mis égoïstement à faire du vin pour leur simple plaisir. L'idée d'un petit négoce de vins "haute-couture" est venue ensuite. Pour ceux qui savent...
Maintenant, vous savez.