mercredi 23 décembre 2009

QUAND LE BOULANGER NOUS ROULE DANS LA FARINE...








Les fêtes approchent, le pain sera en vue sur nos tables. Mais de quel pain parle-t-on au juste? Voici le résultat de mon enquête parue dans le magazine GaultMillau de novembre-décembre.





Symbole d’art de vivre à la française, la baguette est aussi un business très rentable. Au secours ! Au fournil, la malbouffe gagne du terrain, les renoncements assaisonnent le pain à toutes les sauces. Mais où est passé le bon pain ? Révélations croustillantes.



Trois heures du matin. Paris dort encore à poings fermés mais une irrésistible odeur s’échappe du fournil de Christophe Vasseur, rue Yves Toudic, à tire d’aile du Canal Saint-Martin. Des idées, cet artisan n’en manque pas. A 30 ans, après une école de commerce, il se rend vite compte qu’il perd sa vie à la gagner. C’est décidé, après son CAP en boulangerie, il troquera son costume-cravate contre un tablier de mitron. La petite boulangerie « Du pain et des idées » ouvre dans la foulée en 1997. Le manque de personnel, problème récurrent en boulangerie ? Connaît pas. Christophe a concocté un astucieux système de stages pour attirer les plus motivés. Sam Young, la talentueuse responsable de l’équipe de nuit est, du reste, japonaise. Sa petite équipe s’active en silence. Attention : c’est le moment du frasage (mélange les ingrédients). Une évidence : l’incorporation du levain – bien plus subtil que de simples levures industrielles – demande précision et doigté dans les durées et températures de fabrication. Ensuite, pointage – durée pendant laquelle la pâte lève -, pétrissage, division, détente, façonnage, apprêt, grignage (scarification), cuisson et le tour sera joué. Cinq heures : petite pause après deux petits tours de pétrin, juste avant d’enfourner viennoiseries, miches et baguettes qui font la réputation de cette boulangerie d’exception. Sept heures, la boutique ouvre ses portes. Dans les minutes qui suivent, la file d’attente des clients s’allonge déjà. Le bon pain fait encore recette.

Officiellement, les instances représentatives de la filière boulangère et minotière se frottent les mains, tout va bien merci ! Enrayée, la vertigineuse chute de la consommation de pain depuis le début du siècle (900 gr. par jour et par personne en 1900 contre 140 gr. en 2009). Eradiquée, la standardisation du goût avec le lancement de la « baguette de tradition française », en 1993 ! Penchons-nous pieusement sur le message de Jean-Pierre Crouzet, patron de la CNBPF, Confédération Nationale de la Boulangerie-Pâtisserie Française : « Vous trouvez dans plus de 35 000 points de vente (32.600 boulangeries, Ndlr), encore chaud, le pain qui a été pétri, façonné et cuit pendant plusieurs heures dans le fournil. Sans surgélation, ni réchauffage. Cette fraîcheur et cette transparence, seul votre boulanger-pâtissier peut vous l’offrir ».

Le seul hic : la réalité réduit trop souvent en miettes cette image idyllique à la Pagnol. Sincère, inventif, le président Crouzet fait pourtant preuve d’une vraie pugnacité depuis son arrivée en 1998. Mais le poids des forces économiques en jeu est tel que la filière du pain n’a pu résister à la progression, incontestable, de la malbouffe dans le pays. Pour bien comprendre, reprenons un à un les arguments de la CNBPF. La filière a bien réussi à stopper dans les années 1990 la chute de la consommation de pain dont la qualité s’était scandaleusement dégradée depuis l’après-guerre. Mais à quel prix ? En 1985, tous types de pains confondus, 92% des produits de boulangerie étaient frais…contre seulement 18% en 2007. Les parts du surgelé (cru ou, encore pire, précuit) ont, sur la même période, littéralement explosé (+1050% en 22 ans, source FEBPF). Sidérant.

La « baguette de tradition française », n’est-ce pas, en revanche, une grande réussite ? Son cahier des charges de production, établi en 1993 (décret 93-1074 du 13 sept. 1993), a de vrais atouts pour l’amateur de pain de qualité : congélation interdite, composition sans additifs – et notamment l’acide ascorbique, accusé de dénaturer le goût -, exigence d’un long « pointage », fabrication sur lieu de vente. Sur le papier tout est parfait. Seulement voilà, dans les faits, 16 ans après son laborieux démarrage, l’excellente baguette de tradition française peine à s’imposer et ne se taille que 18% du marché. Plus de 75% du pain vendu en 2009 est à proprement parler du « pain courant français ». En clair, un pain d’une attristante médiocrité, bien souvent. Son élaboration permet de nombreuses dérives, parfaitement légales, du reste. Sur la liste longue comme un jour sans pain des 106 additifs alimentaires autorisés dans l’Union européenne, 14 d’entre eux peuvent être utilisés dans son élaboration (E300, 301, 302, 304, 322, 471, 270, 325, 326, 327, 260 à 263).

Le seul intérêt du « pain courant français » ? Il est rentable. Très rentable. Démonstration : sur 82 centimes que nous payons en moyenne cette baguette de pain ordinaire, la matière première représente entre 12 et 20 centimes, l’énergie 3,2 centimes, le loyer du boulanger 3,2 centimes, les autres charges fixes (impôts, emballage, honoraires, assurances, amortissements) 14 centimes. Reste la masse salariale et la marge : entre 40 et 50 centimes en moyenne, confortable, non ? Et lorsqu’on est industriel du pain, les coûts de production fondent comme neige au soleil. Surtout lorsqu’on se nomme Panavi.

Le grand public n’est pas censé connaître l’existence de cette entreprise discrète, créée en 1985. Pour la petite histoire, le plus gros boulanger français est…belge. Son credo : le surgelé. "Le marché européen des produits de boulangerie surgelée connaît une croissance de 5 à 10%", expliquait récemment Jean Vandemoortele, patron du Groupe multinational Vandemoortele spécialisé dans le business des margarines et huiles de cuisson. Valeur du rachat de Panavi par Vandemoortele en 2008 ? Top secret. Mais l’affaire n’a pas dû mettre Vandemoortele dans le pétrin puisque la montée en puissance du chiffre d’affaires de Panavi est digne d’un avion de chasse : 8,1 millions en 2001, 260 millions d’euros en 2008 ! Petit détail croustillant : selon nos informations, 70% des 17 millions de galettes des rois écoulées en France chaque année viennent également de chez Panavi.

Est-ce à dire que tous les pains fabriqués à grande échelle sont systématiquement synonymes de piètre qualité ? Certainement pas. La grande distribution sait élaborer, lorsqu’elle s’en donne les moyens, des pains forts en goût, dans le respect de l’environnement, à l’image de la « boule bio Carrefour », lancée dès 1994. Son cahier des charges de production contrôlée ? Vraiment rien à redire : levain bio, blé cultivé et conservé selon les règles de l'agriculture bio, mouture exclusivement à la meule de pierre pour conserver entier le germe de blé, eau de source, sel de Guérande, cuisson sur pierre dans un four à sole. De son côté, le Groupe Holder (Saint-Preux, Ladurée), propriétaire de la chaîne de boulangeries à l’enseigne Paul, y propose globalement une qualité assez honorable.

La vérité que la profession boulangère n’aime pas voir énoncée au grand jour, c’est celle ci : contrairement à ce qu’on pourrait penser, la garantie d’un bon pain n’est pas forcément meilleure en l’achetant chez notre « artisan » boulanger de quartier (62,7% du marché). Les consommateurs, sont, certes, défendus par la loi 98-045 du 25 mai 1998. Elle stipule que « ne peuvent utiliser l’appellation de Boulanger (…) les professionnels qui n’assurent pas eux-mêmes, à partir de matières premières choisies, le pétrissage de la pâte, sa fermentation et sa mise en forme ainsi que la cuisson du pain sur le lieu de vente au consommateur final ; les produits ne peuvent (…) être surgelés ou congelés ». Va pour la théorie. Mais contrôles et rappels à l’ordre de la DGCCRF sont curieusement rares.

Laisserait-on en haut lieu le marché du pain s’autoréguler ? Le colossal poids économique des acteurs majeurs de la filière n’est peut-être pas étranger à cette indifférence relative des pouvoirs de contrôle. A y regarder de plus près, derrière le marketing des marques phares de nos baguettes de pain se ne cache qu’un petit nombre de barons céréaliers qui tiennent le marché en Europe. En 2009, on peut être à la fois au four et au moulin. Qui ne connaît pas Banette ? La marque est détenue par une société détenue par Euromill, filiale de Champagne Céréales (1,8 milliard d’euros de CA en 2008). La célèbre Baguépi ? Le Groupe Soufflet, 1er meunier européen (2,7 milliards d’euros de CA en 2007) en est le discret propriétaire. Qui retrouve-t-on derrière la baguette Campaillette ? Les Grands Moulins de Paris, eux-mêmes détenus par le Groupe Nutrixo…également filiale du géant Champagne Céréales.

Traditionnellement discrets, les meuniers sont au cœur du système. Sans eux, pas de farine, pas de pain. Et pas d’argent non plus. Car bien souvent, ce sont eux qui cofinancent les boulangeries, un sujet délicat que la profession n’aime guère que l’on aborde. Selon nos sources, en moyenne, 15 à 20% du montant de l’investissement total nécessaire pour démarrer une boulangerie affiliée (350.000 euros en moyenne pour une création, 150.000 € minimum pour une reprise de boulangerie) est apporté directement par le meunier qui fournit tout clés en main : formation, aide technique et même quelques « tuyaux » sur les meilleures opportunités où implanter la boulangerie. En échange de quoi ? D’une utilisation exclusive des produits. Et voilà comment on mène subtilement mais sûrement un boulanger à la baguette. Alors, meunier, tu dors ? Dans le business juteux de la boulange, la concurrence fait rage 24 h sur 24.

Une chose est sûre : les industriels qui approvisionnent les boulangers ne connaissent pas vraiment la crise. A l’exemple de ce Groupe belge incontournable pour nombreux boulangers mais totalement inconnu du grand public, Puratos. On ne savait pas que tous ces produits étaient, au fond, tellement indispensables aux boulangers : émulsifiants, mélanges clés en mains pour pains spéciaux (comme la gamme « bake it easy », « Creaplus Mexicano », « Creaplus Provence »), levains déjà préparés (gamme O’Tentic new). L’image du boulanger qui prépare lui-même son levain, patiemment et avec amour, est sans doute ringarde. Mais enzymes et arômes sont, eux, sacrément tendance. L’alléchant catalogue le précise, ce sont des arômes « naturels identiques ». Décodage : de vrais arômes de synthèse (Directive 88/388/CEE), comme cet « arôme de croûte pour séduire davantage l'odorat des consommateurs »…Musique maestro ! Avec la gamme de levains déshydratés et adjuvants aux doux noms de « Tosca pw45 », « Othello pr200 », « Norma » ou « Traviata pr80 » « soft r Cashmere », « Alpaga », « Cotton », ou « Angora ». Franchement, comment faisait-on avant Puratos ?

Pour dénicher pains, viennoiseries et gâteaux déjà préparés, les boulangers sont tout aussi friands des produits proposés par « Coup de pâtes ». Cette entreprise installée en banlieue parisienne a enregistré un bond de 40% de son chiffre d’affaires en 6 ans. Après ça, on ne pourra plus dire que les boulangers ont tous retrouvé le goût du travail à l’ancienne…

La boulange n’a pas su échapper à ce mouvement de fond qui touche tous les autres métiers de bouche. Le règne du prêt à cuire, du semi préparé, du « clé en mains » s’appuie sur une dramatique pénurie de personnel mais fait aussi sacrément gonfler la marge commerciale. A y perdre à son âme, le boulanger peut aussi y gagner sa croûte très confortablement. Selon plusieurs sources qui tiennent à rester anonymes, un boulanger peut alors escompter un salaire mensuel de 6.000 euros par mois ce à quoi s’ajoute une « gratte » de 30.000 euros environ en fin d’année. Des chiffres que le président de la CNBPF n’a pas démentis.
« Boulangers, ne laissez pas tomber le pain français ! » écrivait au printemps Steven Kaplan, dans les colonnes du quotidien Le Monde. Cet américain à Paris, professeur d’université à la prestigieuse Cornell University (New York), est considéré comme l’un des plus fins connaisseurs de la filière. « Où en est-on aujourd'hui ? Interroge-t-il. Sur le plan de la qualité, le bilan est mitigé. (…) 75 % des français (y compris beaucoup trop de restaurateurs, véritable honte !) se contentent de la baguette blanche, souvent lessivée, dénaturée, insipide. « Démission morale » et « professionnelle » : pas de doute, les boulangers se sont laissés abuser par l’industrie sans sourciller.

Et nous avec. Ou donc notre boulanger s’approvisionne-t-il, comment travaille-t-il ? Interrogeons-le, c’est notre devoir. Au restaurant, le pain qui nous est servi est indigne ? Refusons-le. Le boulanger utilise des mélanges clés en mains ? C’est son devoir de chercher à savoir leur composition exacte. Exhausteurs de goût – dont le sel -, conservateurs, arômes de synthèse et autres volumateurs sont autant de cache-misère néfastes pour la santé humaine.

A commencer par celle des enfants. Dans les cantines scolaires, le pain dit « de tradition française » devrait être la règle. Nous acceptons pourtant d’y servir un « pain courant français » objectivement effroyable dont le destin majeur est de finir à la poubelle après le service ? Seules quelques initiatives ont vu le jour, à l’exemple de ce qui est mené en région Poitou-Charentes. L’opération « Pains filous » (des pains de qualité supérieure fourrés au chocolat) ne se cantonne néanmoins qu’au goûter…A quand une vraie prise de conscience des intendants scolaires dans le pays ? Le dogme du « moins disant » si cher aux gestionnaires a déjà détourné les enfants de la culture du bon pain.

Mais le pire dans cette affaire est que nous, consommateurs, avons renoncé à croquer dans une baguette avec joie. Un comble au pays du pain. Ce pain-là que nous acceptons sans brocher, est mou, sans fierté, ne se croque pas, ne se mâche pas. Ou est passé le plaisir ? Où est la sensualité d’une croûte bien dorée, chantante, accueillante ? Où est le bonheur d’une mie confortable et goûteuse ?
Du pain sur la planche. On ne naît pas boulanger, on le devient. Reste à savoir comment car pour attirer les jeunes recrues – une denrée de plus en plus rare -, le référentiel des connaissances indispensables à l’obtention des diplômes a été raboté, à l’image du CAP de cuisine. De trop nombreux jeunes se forment au métier (CAP, Brevet Pro) par dépit, sans l’indispensable passion chevillée au corps. Le résultat est consternant : sur 10 titulaires d’un CAP de boulanger, près de 7 jeunes abandonnent le métier dans la foulée. Un système d’autant plus pervers qu’après 21 ans, sans autre diplôme, la loi ne permet pas, en revanche, de passer un CAP dans un centre de formation des apprentis (CFA). La solution ? Débourser 7000 euros en moyenne dans un centre de formation pour adultes. Une démarche qui n’attire logiquement pas grand monde – 400 personnes par an – même si ce chiffre est en augmentation.

Quand le boulanger se rebiffe. Les boulangers qui refusent de rentrer dans le rang sont plus nombreux à l’image de la réussite exemplaire de Bernard Ganachaud et ses flûtes Gana. Plusieurs minotiers également résistent à la médiocrité à l’exemple des remarquables moulins Decollogne-Lecocq, installés à Precy sur Marne. Car pour faire du bon pain, la qualité de la farine est capitale. Installé à proximité de Rennes, Nicolas Supiot en est d’autant plus convaincu qu’il est devenu un paysan-boulanger, du reste certifié bio (label Nature et progrès). Il ne conçoit son métier sans avoir un contrôle total sur la qualité de ses farines de blé tendre (l’autre nom du froment). Alors que les minotiers évacuent germe et assise protéique du blé pour des raisons pratiques, lui les conserve, valeur nutritive oblige. Autre sujet de discorde : le gluten, substance qui peut provoquer des intolérances alimentaires sérieuses en attaquant les muqueuses digestives. Dans la farine, cette protéine naturelle permet d’enfermer dans le pain beaucoup de gaz et d’eau. Explication : lors du pétrissage, le gaz carbonique cherche naturellement à s’échapper mais il est retenu par la matière élastique du gluten. Dès lors, une farine riche en gluten accélère l’élaboration du pain. Une course à la vitesse et à la rentabilité qui a déjà sérieusement entamé la plus fameuse des exceptions culturelles françaises : le bon pain.

Thomas Bravo-Maza

mardi 22 décembre 2009

Comment j'ai deshabillé une Laville Haut Brion 1948 (SUITE) : LE COMMENTAIRE DE FRANCOIS AUDOUZE

J'ai récemment évoqué le déshabillage en règle d'une bouteille de légende, voici trois commentaires que vient de me faire parvenir François Audouze, le grand spécialiste des vins anciens...

"Pour t'amuser et tu peux les mettre sur ton blog, voici trois commentaires
de Laville 1948 :

1 - Sur des toasts au foie gras et du jambon pata negra, nous commençons par
Château Laville Haut-Brion 1948. La bouteille n’avait pas d’étiquette. La
capsule porte nettement le nom du château, et le bouchon est très lisible.
Seule l’année est difficile à lire. Le 1 et le 9 sont clairs. Le troisième
chiffre est plutôt un 4, et le quatrième est soit trois soit huit. J’opte
pour 1948, car j’en ai. Le niveau est très haut dans la bouteille, proche du
goulot, la couleur est d’un jaune d’or, avec encore le vert de la jeunesse.
Le nez est précis, charmant, très pâte de fruit d’agrumes. En bouche, le vin
est d’une précision rare. L’acidité est forte. Les agrumes sont nombreux. Ce
qui fascine, c’est la complexité associée à une énorme précision.
Nous passons à table, car le vin a été prévu pour le premier plat. C’est une
pomme de terre à la crème de truffe et aux abondantes tranches d’une belle
truffe. Le plat évoque les produits de la terre et le Laville lui donne un
caractère aérien. Il me semble que je suis en train de tenir en bouche
l’accord de l’année. Car tout est d’une subtilité invraisemblable. C’est la
pomme de terre dans sa pureté qui conduit le Laville à étaler la structure
de ses agrumes. Nous nageons dans le bonheur d’un raffinement ultime. La
longueur du Laville 1948 est inextinguible.

2 - Je suis toujours servi par le sommelier des premières gouttes d’une
bouteille, pour vérifier le vin. Comme j’ouvre les vins et laisse la
bouteille verticale, la part du vin qui a été le plus longtemps proche du
bouchon m’est servie en premier. C’est la plus ingrate. Aussi quand
j’annonce à tous que le Château Laville Haut-Brion 1948 est fatigué, tout le
monde me demande ce qui justifie cet avertissement. Et je verrai que les
votes vont me donner tort. Mais ce n’est quand même pas le beau Laville que
j’adore. Couleur dorée, saveur de Graves, c’est un vin à la palette
aromatique plus large que le Pinot Gris Réserve spéciale, Schlumberger 1953
qui est servi en même temps. Vin beaucoup plus joyeux et arrondi que le
Laville, j’ai tendance à le préférer, contrairement à l’avis de la table.
J’aime sans doute que ce vin simple s’exprime avec bonheur ce soir, car cela
fait partie des achats de hasard qui foisonnent dans ma cave, cette
bouteille étant unique et sans possibilité d’un nouvel essai, sauf
improbable découverte dans un recoin caché. L’épeautre est délicieux et
confirme comme pour le premier plat qu’un goût simple, homogène et lisible
est indispensable pour l’harmonie avec les vins anciens.

3 - Le Château Laville Haut-Brion 1948 d’une couleur d’un or joyeux marque
une grande continuité gustative avec le champagne (Champagne Pommery 1961)
comme le remarque la seule et ravissante jeune femme de notre table. Ce vin
exprime les saveurs du vin blanc de Bordeaux avec des qualités qu’aucun vin
actuel ne pourrait imaginer. La profondeur du vin et la précision de sa
trame sont extrêmes. On hésite entre la finesse du champagne et la précision
du Laville. L’avantage me semble aller vers le bordelais. La fondue de
poireau est assez osée, et l’accord se crée grâce à la truffe de Bourgogne.
Si le bouchon du Laville était d’origine, celui du Château Carbonnieux blanc
1936 provient d’un reconditionnement en 2000. La couleur est d’un or
beaucoup plus orangé que celui du Laville et il est probable qu’à l’aveugle,
les senteurs d’agrumes pousseraient les amateurs à dire qu’il s’agit d’un
liquoreux devenu sec. En bouche, sa puissance est spectaculaire. Ce vin
équilibré est tonitruant. Un peu moins complexe et subtil que le Laville il
a énormément de charme et l’accord avec les agrumes du suprême de faisane
est d’un rare raffinement. C’est peut-être l’accord que j’ai préféré pour
son originalité, car le vin exprime le même goût d’écorce d’orange que la
sauce".

François Audouze
tél : +336.07.81.48.25 - fax +331.48.45.17.50 - site : www.wine-dinners.com
- blog : www.academiedesvinsanciens.org

événements : Prochains dîners : 18 février 2010 - 25 mars - 22 avril - 20
mai - 17 juin

lundi 21 décembre 2009

TOP TEN WINE 2009 Dix coups de coeur de l'année 2009




10 grandes émotions bues cette année, en faisant abstraction de tout le reste (plusieurs milliers de vins dégustés). Du mordant, des parfums rares, de l'inattendu toujours, de l'hallucinatoire parfois...rien d'autres à dire car comme me l'a toujours fait remarquer le grand vigneron du Jura Pierre Overnoy, "le grand vin, c'est quand tu fermes ta gueule"! Rien n'est plus vrai, qui qu'en pensent les signes savants du monde du vin...

Les 10 ne sont pas classés entre eux. Sauf gourance de ma part (ce qui est toujours possible, ne tirez pas sur le pianiste!), seul le Sancerre de Vincent Pinard n'est plus du tout disponible. Même le 1890 (vous avez bien lu) du domaine Puig Parahÿ l'est (en quantité infinitésimale, mais même autour de 350 € la bouteille, c'est une bonne affaire, croyez-moi...)

Le Muscadet (bio) du domaine Brégéon n'est proposé qu'à 3,65 €, le Bourgueil de Frédéric Mabileau à 8,50€...à vous de jouer maintenant.


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Château Pontet-Canet 2008, cru classé de Pauillac, (Bordeaux rouge).

Domaine Vincent Dauvissat, Chablis Grand cru les clos 2007 (vin blanc de Bourgogne).

Domaine Cauhapé, Jurançon "la canopée" 2005 (vin blanc du Sud-Ouest).

Domaine Dujac, Clos Saint-Denis 2007 (vin rouge de Bourgogne).

Domaine Vincent Pinard, Sancerre blanc cuvée "Florès" 1996 (vin blanc de Loire).

Domaine Puig Parahÿ, Rivesaltes 1890 (vin doux naturel du Roussillon).

Domaine Brégéon, Muscadet Sèvre-et-Maine sur lie 2007 (vin blanc de Loire).

Clos de Tart 2007 (vin rouge de Bourgogne).

Domaine Frédéric Mabileau, Bourgueil cuvée "racines" 2007 (vin rouge de Loire).

Château Climens 2007, cru classé de Barsac-Sauternes, (Bordeaux blanc).




Photo copyright Thomas Bravo-Maza, sur tous supports, pour tous pays.





jeudi 10 décembre 2009

Un chocolat au goût amer...

Une émission de A bon entendeur et Kassensturz à voir absolument.
Comment? Cliquez sur le titre ou recopiez l'adresse du lien :

http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=311201&sid=11589135


Top ten 2009 : Le Jurançon qui rend fou





Promis, juré, (re)craché, prochainement je vous chuchoterai mes 10 plus grandes émotions de l'année, les 10 vins (sur plusieurs milliers dégustés) qu'il faut chercher à dégotter à tout prix. Ou presque, d'autant plus que l'un des 10, est un Jurançon vendu une quinzaine d'euros en moyenne (moins de 20€ dans tous les cas). On est loi, très loin, des hauteurs stratosphériques qu'atteignent de nombreux grands crus de bordeaux, de Bourgogne ou d'ailleurs.


Pour donner dans le griandiose sans bourse délier, vous le savez, il faut se creuser un peu la tête. Mais n'est pas aussi cela l'esprit du vin? Alors, creusons-nous la tête. Et prenons notre baluchon en direction des Pyrénées, dans les vignes du Jurançon.


Jurançon? Oui, juste l'un des vins de France les plus excitants, dont les raisins proviennent d'une variété au nom typiquement béarnais, le petit manseng.


En bouche, le petit manseng c'est un peu Laetitia Casta lorsqu'elle a débuté dans le métier, une vraie lolita, tout en fraîcheur et en croquant. Bien sûr que c'est irrésistible. Comment pourriez-vous d'ailleurs résister à un truc pareil? Je me marre de vous voir pris au piège; maintenant vous ne pensez plus qu'à goûter ce vin.


Ce petit manseng donne des vins liquoreux (riches en sucre, par exemple un peu comme les Sauternes, Quart-de-Chaume, sélections de grains nobles d'Alsace, grains nobles du Valais suisse ou autres Trockenbeerenauslese germaniques).


Il donne aussi des vins blancs secs à l'acidité vibrante que le vigneron de ce vin - Henri Ramonteu, c'est son nom - a pris soin de laisser sécher - en jargon du métier on dit passeriller - pendant plusieurs semaines. Ca se passe au domaine Cauhapé, 64360 Monein, tél : 05 59 21 33 02.


Et parce que le jurançonnais recèle d'autres pierres précieuses, je vous fais tomber les noms des complices,


- Domaine de Souch, 805 chemin de Souch 64110 Laroin, tél : 05 59 06 27 22. A ne pas manquer la cuvée Marie Kattalyn. Yvonne Hégoburu et sa fine équipe, secondée par Henri Ramonteu depuis quelque temps.

- Camin Larreydia, Chapelle de Rousse 64110 Jurançon, tél : 05 59 21 74 42. Jean-Marc Grussaute.

- Les Jardins de Babylone 64290 Aubertin, tél : 05 59 04 28 15.




Jean-Marc Grussaute.



Et puis le meilleur pour la fin, mon coup de cœur de mars 2008 dans mes pages de la Revue du vin de France, voici ce que j'en écrivais :


Michel Valton, Domaine Vignau La Juscle.


Une note de 19/20 l’avait distingué à l’aveugle dans le millésime 2004. La curiosité étant trop forte, il me fallait, dans la foulée, chercher à rencontrer à tout prix Michel Valton. Pas si simple : pur double actif, notre homme est aussi…chirurgien reconnu à l’hôpital de Pau ! Ses vignes sont « opérées » par lui – en bio – et lui prennent tout son temps libre. Son épouse, également médecin, ainsi que voisins et amis, dans le village, mettent aussi du cœur à l’ouvrage. Résultat : une unique cuvée en vendange tardive (vendue 20€ : on est au paradis) et une infime quantité d’un étonnant rouge en vin de pays (6,40€) intensément fruité avec une pointe de rusticité qui me plaît beaucoup.

64290 Aubertin, tél : 05 59 83 03 66. Visite sur Rdv.




















Michel Valton.

Vous n'allez pas repartir comme ça. Je vous glisse rien qu'à vous une dernière bonne adresse, une table pour le coup, mais quelle adresse, nom de bleu! Une adresse qui donne dans la montagne, fait dans l'authentique, verse dans le généreux comme c'est plus possible. Inoubliable. Je vous l'ai mis en tout petit parce que des adresses en or comme ça, j'en ai pas dix mille. Au bon coin, 64660 Lurbe Saint-Christau, Tél. 05 56 34 46 40. Après la cuisine de Thierry Lassale, dormez sur place (carte des vins hallucinante).









Phots Copyright Thomas Bravo-Maza, sur tous supports et pour tous pays.

dimanche 6 décembre 2009

La vie n'est jamais ordinaire. Mort d'une grande dame de la radio




C'était l'une des voix les plus célèbres et les plus précieuses de la radio, Kriss est décédée il y a quelques jours d'un cancer.

Voix de FIP pendant les années, elle a ensuite officié à France Inter, sa maison, notre maison. Je suis triste comme beaucoup d'auditeurs d'Inter et ceux qui, comme moi, ont eu la chance de la croiser et de discuter avec elle dans les couloirs et les bureaux de la radio. Ensemble, nous parlions de ce que l'on aimait manger (je m'occupais à l'époque de l'émission Ca se bouffe pas ça se mange). Son rire et sa voix de petite fille espiègle me manqueront pour toujours.

Denis Cheissoux l'a si bien dit l'autre jour à l'antenne, Kriss était la preuve que la vie n'est jamais ordinaire.

Je fais un copié-collé de la partie du site de France Inter qui lui est dédiée, où l'on peut écouter plusieurs extraits et surtout sa voix...

C'est en 1969, à vingt ans à peine, que Kriss, de son vrai nom Corinne Gorse (fille du ministre Georges Gorse), commence sa carrière de femme de radio à France Inter. Elle rencontre Pierre Codou et Jean Garetto, alors producteurs de L'Oreille en coin, qui lui proposent de réaliser des interviews et d'animer les dimanches après midi.
En 1971, toujours sous l'impulsion de Jean Garetto et de Pierre Codou, Kriss participe à la réflexion sur l'esprit "FIP 514" de France Inter Paris et fut donc l'une des premières "fipettes" (c'est ainsi que l'on appelait les animatrices de FIP). Cette radio, d'un type nouveau pour l'époque, proposait un programme essentiellement composé de musique, d'informations et de flashs sur l'état de la circulation dans Paris. Ces flashs avaient un ton et un humour qui furent la marque de Kriss.
Pendant la saison 1980-1981 elle anima À coeur et à Kriss, émission quotidienne à 15 heures.
Kriss anime ensuite plusieurs émissions sur France Inter dont Roue libre (1996-1999), Portraits sensibles (2000-2004), qui lui confèrent une notoriété dans l’art de l’interview humaniste et insolite.
Depuis 2005 elle animait Kriss Crumble le dimanche matin de 12h05 à 13h, toujours sur France Inter.


 Ecouter, voir : copiez et déposez le lien :
http://sites.radiofrance.fr/franceinter/ev/fiche.php?ev_id=1037

vendredi 4 décembre 2009

Mes montagnes me manquent

Ce vendredi après-midi, je suis au travail, mais allez savoir pourquoi, je n'ai aucun coeur à l'ouvrage.
Mon esprit est ailleurs, loin, haut.
Je vous fais passer quelques photos personnelles.
Le coup de rouge, c'était devant la face nord des Jorasses. C'était un Chambolle-Musigny les Charmes de Ghislaine Barthod 1997. On avait fait une jolie cordée avec mon ami Sébastien S.
Nom de bleu que tout cela était bon...rien n'est plus beau que de monter haut de dignes bouteilles dans son sac à dos.
Le lendemain, un Vosne-Romanée de Dominique Laurent 2002 et un Clos de la Roche 2000, toujours de lui, dans la foulée.
"A la vie", on s'était dit.





















































































































LE VIN : UNE INFUSION DE TEMPS. Comment j'ai déshabillé une Laville Haut-Brion 1948


 Je sais ce que vous allez me dire, que la vie est dure, que les fêtes approchent, qu'on aura tout le temps de faire la fête à la fin du mois.Peut-être.

Mais j'aime bien prendre de l'avance sur tout le monde, et m'échauffer un peu. Je me suis mis en survêtement et me suis fait une petite fête.

L'occasion de prendre pour une fois le sens interdit du temps.

En bouche, un vin finalement très romantique, tout en plis et replis. J'ai l'ai sans doute descendu trop vite.

Que François Audouze me pardonne. Je ferai 3 Pater et deux Ave!

Le millésime 1948

Placé entre deux "millésime du siècle", 1948 a produit d'excellents vins . Moins abondante qu'en 1947 ou 1949, la récolte permis de produire des vins de longue garde. En effet, souvent considérés dans leur jeunesse comme des vins durs, austères et tanniques, la plupart de ces grands vins ont particulièrement bien évolué. Nombre d'entre eux se distinguent par leur finesse, leur élégance et leur parfait équilibre . Ces vins sont aujourd'hui, au regard des 1947 ou 1949, d'un excellent rapport qualité/prix.

Cette année-là

Assassinat du Mahatma Gandhi. L’ONU adopte la Déclaration universelle des Droits de l’homme. Naissance de l’Etat d’Israël

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lundi 30 novembre 2009

DANS LES VIGNES : bientôt chez mes amis de Bourgueil et Chinon


Je serai très prochainement (peu avant Noël) chez mes amis ligériens, pour ma rubrique "la route du vin" d'avril dans La Revue du vin de France que je consacrerai à Chinon et Bourgueil.

Jacky, je me réjouis de te retrouver pour l'occasion, autour d'une bouteille de "Mi-pente"!

Incontournables à Montlouis et Vouvray (domaine de la Taille aux loups), les vins de Jacky Blot et de sa belle équipe le sont également à Bourgueil, au domaine de la Butte (Tél. 02 43 44 59 97). Une adresse qui se chuchote entre amateurs...

















Photo copyright THOMAS BRAVO-MAZA sur tous supports pour tous pays

Un formidable coup de rouge au goût iodé




Gouter les saveurs de la mer dans un vin rouge, ce n'est pas si fréquent. Mais quel bonheur, mes amis !

Vous vous demandiez si l'on peut faire vieillir les grands rouges de Corse? N'en doutez plus, la coupe est pleine. D'un vin rouge d'une fraicheur troublante.
Pas si troublante que ça, finalement : les vignes de ce cépage niellucciu regardent la mer de ce coin secret du Cap Corse. Les embruns viennent souvent se poser sur la peau des raisins. Résultat, non pas une bouteille à la mer mais bien la mer en bouteilles! En bouche, encore beaucoup de fruits noirs très parfumés,  à la définition sublime.

Un vin, vous le savez bien, c'est une partition et une interprétation.

La virtuose de ce vin (à bien moins de 10 euros, lorsque je l'ai acheté) n'est autre que Lina Pieretti, une femme libre et courageuse qui fait son bout de chemin à la suite de son père Jean, que j'adore tout autant.

Bien sûr, ce la fait belle lurette que ce vin n'est plus disponible. Mais sait-on jamais, vous pouvez tenter votre chance, surtout si vos affaires vous rapprochent du "doigt" de la Corse.


Domaine Pieretti 

Santa Severa 20228 Luri
Tél/Fax: 04 95 35 01 03






La belle Lina, en 2005. 









Jean, en 2009. La figure des vignerons de l'ile, un homme que j'admire.




vendredi 27 novembre 2009

LA MAIN AU PANIER : connaissez-vous le thé GYOKURO?


Non? Alors foncez dénicher ce thé vert inouï que les japonais considèrent comme leur bien le plus précieux.
Vous allez vite comprendre pourquoi : aucun thé n'exprime à ce point l'idée du raffinement, de la fraîcheur éternelle, de la caresse du vent.

Goûter au Gyokuro (que l'on traduit par "par perle de rosée") est une expérience qu'il faut avoir faite au moins une fois dans sa vie, envoûté que l'on est par ces arômes concentrés, complexes et fins à la fois.

En ce qui me concerne, la découverte s'est faite par le biais d'une cérémonie du thé officielle où fut servi le thé Matcha, version en poudre proche du Gyokuro que l'on fouette avant de le déguster selon un rite précis à l'aide du très esthétique chasen.

Revenons au Gyokuro : il est obtenu en recouvrant trois semaines environ avant récolte le théier d'une bâche de paille (ou issue d'une fibre de synthèse de couleur de préférence jaunâtre). Résultat : le plant est privé de lumière, sa teneur en chlorophylle augmente fortement, sa teneur en tannins (due aux anthocyanes...comme dans le vin), elle, chute sensiblement et prive le thé de toute astringeance en bouche.

La récolte n'a lieu qu'une fois par an.

Je vous ai à la bonne, vous le savez bien. La prochaine fois, je vous raconterai les secrets d'un autre thé extraordinaire : l'Hojicha (le thé torréfié).




jeudi 12 novembre 2009

LA MAIN AU PANIER : le poivre de SELIM



Un jour, c'est promis je vous chanterai la passionnante et longue histoire du poivre.

En attendant, et en version acoustique, je vous glisse à l'oreille la sonorité si belle du Selim, faux poivre extraordinaire que je recommence à beaucoup utiliser depuis quelques semaines car n'oublions pas que la saison des soupes d'hiver a débuté.

Aucun dîner d'hiver ne devrait commencer avant une bonne soupe de légumes frais malicieusement relevée d'un tour de moulin de grand poivre. Eh, oui, le plaisir des sens, c'est dans ces détails-là qu'il se cache, croyez-moi.

Du poivre de Selim, disais-je. En réalité un ingrédient de la famille des faux poivres puisqu'il n'est autre qu'un fruit séché (de la famille des annonacées, de son vrai nom Xylopia aethiopica). On le reconnait par sa forme de haricot qui renferme des grains assez durs, difficiles à moudre.

Ça y est, vous y êtes, c'est moulu? Sentez-moi ça : un incroyable bouquet d'arômes de bois précieux, de résine, d'eucalyptus, hum, ce poivre mérite vraiment qu'on se donne du mal pour faire main basse sur quelques grammes.

Où j'achète mon SELIM? Chez Goumanyat-JM Thiercelin, pardi! (3 rue dupuis, 75003 Paris, Tél. 01 44 78 96 74). How much? En version concassé, environ 5 € les 35 grammes. Sur l'étiquette, il est écrit "provenance Tonga" mais il provient plus vraisemblablement du Togo.

On y trouve également en vente le modèle d'outil que j'utilise, la rolls du poivrier, un William Bounds en céramique à 3 positions de grosseurs de grains. (35 € env.) voir ma photo (pas très artistique pour le coup, sorry)

Photo copyright THOMAS BRAVO-MAZA sur tous supports pour tous pays

MES AVENTURES DANS LES VIGNES : la Moselle allemande


Une planque de deux heures pour réaliser cette photo du panorama qu'il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie, à Trittenheim.



 

 Non, loin de là, le grand vigneron Gerhard Grans (weingut Grans-Fassian), à Leiwen. Avis aux amoureux de grands rieslings!



Mes petits plaisirs solitaires, à table et avec vue...au restaurant Wein und Tafelhaus, à Trittenheim.




L'espiègle Erni Loosen, vigneron avec qui il faut avoir dégusté en Moselle (weingut Dr. Loosen); ici dans le vertigineux coteau du Wehlener Sonnenuhr.




Vertige encore avec Thomas Hagg (Weingut Schloss Lieser, à Lieser), l'un des vignerons les plus en vue de la Moselle, on en reparlera.





Et enfin moi, surpris en pleine baroude dans les vignes au cœur du grand cru Doctor, à pic au-dessus de Bernkastel.


Photos Copyright Thomas Bravo-Maza, sur tous supports, pour tous pays.


dimanche 1 novembre 2009

Ne ratez pas ce documentaire exceptionnel






Le 13 octobre dernier, la chaîne ARTE a diffusé "Déchets, le cauchemar du nucléaire", une enquête d'Eric Gueret et Laure Noualhat, réalisée par Eric Gueret.

La télévision va assez rarement aussi loin dans l'exposé minutieux des faits. Rien que des faits.

Au final, des révélations foudroyantes qui doivent être connues de tous.

On peut se procurer le DVD du film en suivant le lien suivant :
http://www.arte.tv/fr/Comprendre-le-monde/Dechets--le-cauchemar-du-nucleaire/2766888.html

mardi 27 octobre 2009

BULLES INTELLIGENTES





Tous les ans c'est pareil. A l'approche de l'hiver et des fêtes, on commence à me causer de bulles. Eh, Thomas, t'aurais pas un truc qui pétille à me conseiller mais qui coûterait moins cher que le Champ'?


Bien sûr que oui.


Fissa, je vous refile un tuyau, celui-là, c'est de la première bourre.


Et c'est un Crémant de Bourgogne, un simple Crémant. Vous savez, le Crémant c'est pour beaucoup de gens un peu le Champagne du pauvre. Vous savez bien, je veux parler de celui qui aimerait bien rouler en Aston Martin mais qui devra la semaine prochaine faire passer pour la onzième fois consécutive au contrôle technique sa Talbot Samba.


Or celles et ceux qui ne roulent pas sur l'or ont aussi droit au bonheur. Et pas qu'une gorgée.


Certains fidèles lecteurs le savent, Jean-Pierre Coffe et moi, à l'époque où nous avions nos guides des vins à moins de 10 euros, n'avons eu de cesse de casser cette vision des choses. Le Crémant, si le vigneron y met du coeur à l'ouvrage, n'a rien d'un ersatz. Pas évident du tout à réaliser, un beau Crémant a sa personnalité propre, et ça doit mettre en joie, c'est juste son mode d'élaboration qui le rapprocherait d'un Champagne (on parle alors de méthode champenoise).


Un Crémant peut aussi avoir son terroir et c'est là que mon tuyau devient bigrement alléchant. Pourquoi? Parce que sur les terroirs calcaires du secteur de Chablis, dans le nord de la Bourgogne, les vins ont un côté tranchant qu'on ne retrouve qu'en de très rares endroits ailleurs dans le monde.


Ce Crémant emprunte le style tranchant et marin de ce coin béni de l'Yonne. Pour quelle raison?


Souvenez-vous de ce message que répète inlassablement. Un vin, c'est une partition (un terroir, une origine) dont le grand oeuvre peut être complètement bousillé si le vigneron n'a pas la main ou s'il adore le style d'André Rieu.


Or, la vigneronne de ce Crémant (Clotilde Davenne, ancienne maître de chai de l'excellente maison Jean-Marc Brocard, qui fait cavalière seule depuis quelques années) a eu l'excellente idée d'associer dans ce vin 2/3 de pinot noir du village voisin d'Epineuil (renommé pour ses rouges) et 1/3 de chardonnay du village de Prehy (super coté pour ses Chablis).


Du terroir, je vous dis. Résultat? C'est de la bombe, bébé. Au nez, une vraie prise de tête, c'est riche, pimpant mais sans esprit putassier, sans être spécialiste, on perçoit des arômes qui vous causent en vous regardant bien droit dans les yeux, je ne dirai pas lesquels, à vous d'abattre un peu de boulot, quand même! En bouche, c'est encore bien présent (ce Crémant est un 2006), c'est rond, sensuel, assez long, très classe, oui c'est exactement ça, très classe.


Et pour quel prix ma bonne dame? On devrait se situer bien au-dessous de 10 euros, j'attends précision et je vous la donne aussi sec. Mais de toute façon ce domaine (réputé à juste titre pour ses Chablis également) ne bastonne pas sur les prix. 


PS : la vigneronne vient de me répondre : 8,50€ la bouteille. Il en reste encore une petite quantité à la vente.



Domaine des Temps perdus, 3 rue de Chantemerle 89800 Chablis, Tél. 03 86 41 46 05. Allez, puisque c'est vous, je vous fais tomber le n° de mobile de la vigneronne : 06 83 06 07 14.


Photos copyright THOMAS BRAVO-MAZA sur tous supports pour tous pays





lundi 26 octobre 2009

LA MAIN AU PANIER : bigre, des carottes!


La carotte, c’est d’abord un bruit. Comme une envie de croquer dans la vie à pleines dents. Pour nous tous, la carotte c’est aussi une couleur, l’orange mis à part ses fanes couleur vert tendre. Et pourtant, la carotte n’a pas toujours été orange ! Eh oui, c’est seulement depuis la Renaissance que la carotte se pare d’un orangé vif, pour des raisons commerciales car sa couleur blanchâtre était jugée trop fade par les marchands.

L’origine de la carotte ? Certains parlent de l’Asie Mineure, d’autres spécialistes, de l’Afghanistan. Reste que le premier témoignage de sa culture maraîchère remonte au Xème siècle, en Iran. Puis elle s’étend en Espagne au XIIème siècle, avant de conquérir l’Italie et la France, deux siècles plus tard. On comprend son succès : riche en sucre, en eau, la carotte est également riche en vitamines, notamment la fameuse provitamine A, le carotène, dont les anciens reconnaissaient déjà la vertu de renforcer l’acuité visuelle. Mais comme tous les légumes riches en fibres et vitamines, la carotte joue un rôle bénéfique dans la prévention des maladies cardio-vasculaires et l’apparition de certains cancers.

Mes conseils pratiques
Cap sur la presqu’île du Contentin, en Normandie, pour dénicher la « Rolls » des carottes : la carotte des sables de Créances Label rouge. C’est un peu ce qu’est l’agneau de pré salé à la viande : son goût très fin est dû à son mode de production, dans les mielles, c'est-à-dire ces zones de plaines sableuses qui côtoient la mer. Ne l’épluchez surtout pas – comme les carottes primeur, du reste – frottez-là tout au plus sous un filet d’eau pour préserver ses vitamines – elles se nichent juste sous l’épiderme – et sa saveur qui en fait une vraie friandise.

Il ne faut pas le pleurer, il faut le lire pour le garder toujours vivant

Adieu à Jacques Chessex

Par Jérôme Garcin
Souvenez-vous de sa voix. Elle était chaude, douce, onctueuse - une voix de velours. Souvenez-vous de ses gestes, ils étaient amples, lents, apaisés, apaisants.


Souvenez-vous de sa prose, l'une des plus belles qu'il nous ait été donné de lire, elle était comme coulée dans le marbre que le temps n'atteint pas. Souvenez-vous de son autorité calme et de sa grandeur d'âme. Les excès, les polémiques, les provocations, les incartades, les rebuffades - il en faut, Dieu merci, dans une vie d'homme qui croit à ses idées - ne disent rien du vrai Jacques Chessex dont la seule raison d'être a été la littérature, et dont la seule raison d'écrire a été d'apprendre à mourir.
Des vers de jeunesse du «Jour proche» à son ultime récit, sur le crâne de Sade, le crâne !, des premiers effrois à la sérénité conquise, de romans en nouvelles, de poèmes en essais, de portraits en souvenirs, l'œuvre immense de ce travailleur acharné ne dit que cela : le monde des vivants jouxte le séjour des morts, comme sa maison de Ropraz jouxtait le cimetière adossé au bois du Paradis, et l'on ne se prépare jamais trop tôt à franchir un jour la porte.
Qu'il rende gloire à son maître Flaubert, qu'il célèbre ses paysages vaudois auquel il fut plus attaché qu'un chêne, qu'il décrive la détresse de son père suicidé, qu'il réclame justice pour un juif assassiné, qu'il confesse son «Désir de Dieu», qu'il chante l'amour de la femme ou le passage des oiseaux, des «glisse-en-l'air», Chessex n'a jamais cessé d'interroger ce grand mystère : qu'y a-t-il derrière, qu'y a-t-il après, qu'y a- t-il au-delà, qu'y a-t-il qu'on ne sait pas ? Aujourd'hui, Jacques a enfin la réponse. Il en aurait fait un très grand livre, que nous ne lirons jamais.
J'aimais et admirais Jacques depuis quelque trente-cinq ans et le mot qui me vient à l'esprit au moment de lui dire adieu est : fidélité. A Sandrine, à ses fils François et Jean, à Grasset, à son pays, à ses territoires, à ses renardes, à la langue française, à sa vocation, à ses obsessions, à ses convictions. Et comme je ne crois pas au hasard, je veux rappeler qu'il est mort debout, et au milieu des livres. Désormais, il ne faut pas le pleurer, il faut le lire pour le garder toujours vivant.
J. G.
Texte prononcé dans la cathédrale de Lausanne,
le 14 octobre, pour les obsèques de Jacques Chessex

dimanche 25 octobre 2009

UNE EXPERIENCE POETIQUE

Scarlatti dans le métro, et si c'était vous?

Regardez plutôt ça :

http://www.youtube.com/watch?v=2lXh2n0aPyw

vendredi 23 octobre 2009

MES AVENTURES DANS LES VIGNES, le Douro, Portugal

De haut en bas,
Coteaux du secteur de Pinhão au terme d'une marche très aérienne
Farniente à la Quinta Nova De Nossa Senhora Do Carmo
Environs de Casais do Douro
Secteur de Adorigo
La vigneronne Rita Marquès, maîtresse de Conceito
Environ de Valença do Douro
Nirk Van Der Niepoort, figure emblématique du renouveau en Douro







 



Photos copyright THOMAS BRAVO-MAZA sur tous supports pour tous pays

MES AVENTURES DANS LES VIGNES, les Corbières















De haut en bas :

Vignes perdues dans le massif
Château d'Aguilar
Roland Feuillas, boulanger à Cucugnan
Avec mon pilote, l'un des grands spécialistes français du vol en ULM, Gérard Landry (aerodrome de Béziers-Vendres)
Au-dessus de Lagrasse

Photos Copyright Thomas Bravo-Maza, pour tous supports et tous pays

JACQUES PERRIN, l'homme qui a changé l'eau en vin






Je ne résiste pas au plaisir de publier un article de mon confrère Xavier Lafargue tout récemment paru dans le quotidien suisse LA TRIBUNE DE GENEVE.

Le sujet : Jacques Perrin. Non le producteur - qui sort le 27 janvier, j'y reviendrai, un formidable film dont le thème est l'eau - mais bien l'homme du vin (lui, à changé l'eau en vin).

L'eau, Jacques Perrin l'admet volontiers (je l'ai vu boire une fois un verre d'eau en face de moi, je peux remettre une attestation dûment signée sur simple demande); il l'admet cette eau, mais dure. Dame! C'est sur la glace crissante qu'il préfère enfoncer ses crampons de vrai montagnard. 

Le vin qui désaltère et rassénère comme l'eau de source, Jacques Perrin a été l'un des tous premiers en Europe a en pressentir les bienfaits, à l'heure, au début des années 90 où les premiers vins pommadés commençaient à envahir le marché.

Il a dés lors tissé des liens solides avec quelques-uns des plus vignerons de notre temps. Tiens, il y a quinze jours, justement, Jacques dînait avec Angelo Gaja et m'avait convié tout simplement à venir les rejoindre. Une conf' tardive à l'émission A bon entendeur m'a empeché. Je m'en mords encore les doigts...

Je ne vais pas vous tenir des plombes au sujet de notre ami, de thuriféraire, no way! Jacques Perrin est toujours vivant, bel et bien.Bel et bien.

Et puis parler de lui me donne soif, permettez-moi de vous laisser pour filer dans la cuisine d'envoyer un p'tit coup de blanc comme nous les aimons tant.



En exergue, un cliché que j'ai pris en janvier dernier durant une visite commune à Ampuis, chez René Rostaing.


Depuis un quart de siècle, Jacques Perrin donne au vin ses lettres de noblesse

Portrait | Dégustateur et négociant, le fondateur de CAVE SA règne sur un empire de 250 000 bouteilles.

XAVIER LAFARGUE | 17.10.2009 | 00:00


Jacques Perrin vit de la vigne depuis un quart de siècle. Quoi de plus normal pour un Valaisan d’origine. Pourtant, ce n’est pas le raisin qu’il cultive, mais l’art de le faire connaître. Aujourd’hui, il dirige un petit empire baptisé CAVE SA, qui fête ces jours ses 25 ans. A Gland, centre névralgique de ce négoce, sont entreposées près de 250 000 bouteilles. Parmi lesquelles de tout grands crus, et d’autres plus discrets, que l’œnologue philosophe se réjouit de faire découvrir aux 7000 membres du Club des Amateurs de Vins Exquis.
Philosophe? C’est par là que tout a commencé. «J’ai en effet suivi des études de littérature française et de philosophie au Collège Saint-Maurice, avant de poursuivre en lettres à l’Université de Genève», explique Jacques Perrin. A 24 ans, licence en poche, arrive alors l’un des premiers carrefours de sa vie, comme il les appelle. «Monter à Paris et continuer la carrière universitaire, ou devenir prof de philo ici, au Collège Voltaire. J’ai choisi la seconde option.»
Dix ans d’enseignement qui lui ont laissé d’excellents souvenirs «et beaucoup de temps pour m’adonner à ma passion, la cuisine et le vin», dit-il. Le prof part à l’école du goût. Un stage chez Girardet, inoubliable, «mais je voulais bouger». Cette soif de paysages et de rencontres l’entraîne sur la route des vignobles. A l’époque où les Genevois visitent la Bourgogne ou le Beaujolais, il s’aventure dans le Languedoc, l’Italie de sa maman et le Jura, à la poursuite du vin jaune et des crus d’Arbois.
Ici intervient un deuxième carrefour. «Lors d’un cours à Changins, en 1984, des amis m’ont proposé d’ouvrir un bar à vins, Le Ballon Rouge, et créer un club d’amateurs, le CAVE, à Genève.» Le concept était novateur. Trop, peut-être. «J’enseignais toujours, tout en allant chercher des vins en France, en camion. Et je confectionnais les terrines de foie gras chez moi, aux Pâquis», se souvient ce Sierrois né le 28 février 1954. Si le Ballon Rouge se dégonfle en 1986, le CAVE se rebiffe. Son fondateur prend une année sabbatique, pour continuer l’aventure. «Le CAVE avait près de 400 membres à l’époque.» Il ouvre un premier espace dans un deuxième sous-sol, 5, cours des Bastions, puis quitte l’enseignement. Il acquiert l’entrepôt de Gland en 1991. La machine est lancée.
Passionné de varappe (il a d’ailleurs eu un grave accident en 2006), ce papa de deux filles a depuis gravit tous les échelons du goût. Dégustateur reconnu dans le monde entier, il a lancé les cours d’œnologie, «c’est mon côté pédagogique», confie-t-il. Membre permanent du Grand Jury Européen (GJE), des experts venus concurrencer le monde des cotations, il a reçu en 2008 le Grand Prix de la presse du vin. Consécration pour cet inconditionnel… de la plume. Car Jacques Perrin adore décliner le vin au travers de mille et un écrits: son blog, Mille plateaux, où il a signalé le premier la disparition de son ami gastronome Pascal Henry, les publications du CAVE et son site Internet. «J’écris chaque jour. L’écriture est aussi l’une de mes passions.»
Le Valaisan pense que le métier de négociant rejoint celui de l’éditeur. «On reçoit un vin, on le teste comme on lit un manuscrit, puis on le met en vente ou non, selon la ligne «éditoriale». Mais on doit prendre des risques, ne pas vendre que les grands vins, comme on ne publierait que les grands écrivains. Ça, chacun sait le faire. Le vrai défi de qualité, c’est de mettre la barre très haut sur des vins à moins de 15 francs.»
Lui-même vient de passer de l’autre côté de la barrière, en publiant Dits du gisant, aux Editions de l’Aire. «Le vin a exigé de moi deux sacrifices: la montagne, que j’ai délaissée pendant presque vingt ans, et l’écriture dans une optique littéraire. J’ai renoué avec cette dernière, mais je sais qu’on ne peut pas nourrir plusieurs passions à la fois.» Jacques Perrin serait-il à un nouveau carrefour de sa vie?


Photo copyright THOMAS BRAVO-MAZA sur tous supports pour tous pays



mercredi 21 octobre 2009

VOUS FUMEZ LE CIGARE? Christian Drevelle aussi




Vous n'avz pas encore renoncé à fumer le cigare? Christian Drevelle aussi. Sauf que lui, c'est dans ses propres caves à cigares qu'il conserve ses modules rassasiants.

La raison à cela? Christian Drevelle est l'une des figures les plus marquantes du monde de l'ébénisterie de ces vingt dernières années, un artisan d'art ultra discret dont l'une des spécialités est la marqueterie.

Le rencontrer dans son atelier de Cognac n'est pas si simple, notre homme est fort occupé, vous vous en doutez bien. Mais je vous donne le mot de passe : le vin.

Copyright photo Thomas Bravo-Maza, sur tous supports pour tous pays.

Allons-y, Alonso! Une merveille de table à Sorgues (Vaucluse)




C'est à Sorgues - l'un des villages les plus hideux des alentours d'Avignon - que j'ai récemment déniché l'une des meilleures tables de la région.

La cuisine est signée Gérard Alonso, que les sybarites bourguignons ont bien connu.

Rien ne vaut la simplicité lorsqu'elle vous est offerte avec autant de joie.

Les prix? Comptez entre 30 et 50 € par pers.

Fous de vins, mettez-vous en survet', ça va soulever de la fonte!


19 AVENUE DU 19 MARS 1962 84700 Sorgues
Tél. :  04.90.39.11.02
 
 
 

MES AVENTURES AU DESSUS DES VIGNES, Château de Pibarnon, Bandol

©photo Thomas Bravo-Maza, sur tous supports pour tous pays.



MES AVENTURES DANS LES VIGNES, Cassis.

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MES AVENTURES DANS LES VIGNES, Volerie des aigles, Château de Kintzheim, Alsace



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